Alors que l’Afrique du Sud fait face à une crise énergétique persistante, la compagnie pétrolière Shell a obtenu une autorisation environnementale pour explorer des ressources offshore dans les eaux profondes du bassin d’Orange, au large du Cap Nord. Cette décision, relayée par Reuters vendredi dernier, pourrait représenter un tournant stratégique pour le pays, tout en ravivant les tensions entre impératifs économiques et protection de l’environnement.
Le projet de Shell porte sur le forage de cinq
puits dans un bloc ultra-profond situé entre 2 500 et 3 200 mètres de
profondeur. Cette zone est une extension du bassin d’Orange, qui s’étend
jusqu’en Namibie, pays où les découvertes récentes de TotalEnergies et Shell
ont mis au jour des réserves estimées à plusieurs milliards de barils. L’enjeu
est de taille : dans un contexte de raréfaction des capacités de raffinage –
réduites de moitié en Afrique du Sud depuis 2020 – et d’une dépendance accrue
aux importations de produits pétroliers (plus de 10 milliards de dollars par
an), toute découverte majeure pourrait améliorer la sécurité énergétique
nationale et alléger la pression sur la balance commerciale.
Cependant, ce développement s’inscrit dans un
climat juridique et social tendu. De nombreux projets pétroliers menés par
Shell en Afrique du Sud ont été contestés en justice. En 2021, la société avait
dû interrompre ses activités d'exploration sur la côte est du pays, après des
recours judiciaires initiés par des ONG et des communautés locales qui
dénonçaient un manque de consultation préalable et des menaces sur la
biodiversité marine. Le projet actuel pourrait subir le même sort, alors que la
Cour suprême sud-africaine doit statuer cette année sur ces contentieux
environnementaux toujours en cours.
Le bassin d’Orange est devenu une zone d’intérêt
stratégique pour les grandes compagnies énergétiques, mais également un théâtre
de confrontation entre ambitions industrielles et résistance locale. Des
pêcheurs, déjà affectés par la dégradation de leur environnement, expriment
leurs craintes face à l’intensification de l’activité pétrolière offshore. Les
études sismiques nécessaires à l’exploration peuvent perturber les mammifères
marins comme les baleines, qui migrent dans ces zones.
En parallèle, les pressions internationales pour
une transition énergétique juste gagnent en intensité. L’Afrique du Sud,
signataire des accords climatiques, s’est engagée à réduire progressivement sa
dépendance aux énergies fossiles, avec le soutien financier de partenaires tels
que l’Union européenne, les États-Unis, ou la Banque mondiale. L’approbation
d’un nouveau projet pétrolier soulève donc des interrogations sur la cohérence
de la stratégie gouvernementale dans ce domaine.
Shell, de son côté, reste discrète sur le
calendrier des forages. Mais cette autorisation constitue déjà un signal fort :
le pays explore toutes les pistes pour assurer son autonomie énergétique,
quitte à emprunter des voies controversées. Alors que la décision judiciaire
sur les précédents forages est attendue dans les prochains mois, l’Afrique du
Sud se retrouve face à un dilemme majeur : miser sur ses ressources fossiles
pour stabiliser son économie ou accélérer sa transition vers les énergies
renouvelables.
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