Face aux défis persistants de l’économie nigériane, la Banque centrale mise sur la connaissance. Son nouveau programme, le CBN-KAP, veut replacer la recherche au cœur de la politique monétaire et financière.
Comment mieux encadrer les flux de capitaux,
anticiper les risques systémiques liés aux fintechs, ou encore renforcer
l’emploi à travers une croissance inclusive ? Autant de questions stratégiques
que la Banque centrale du Nigéria (CBN) souhaite explorer avec le lancement de
son Knowledge Acceleration Programme (CBN-KAP).
Ce programme inédit, organisé sous forme
d’ateliers thématiques compétitifs, se tiendra à Abuja en août 2025. Il cible
les chercheurs nigérians, invités à soumettre des propositions sur des sujets
multidisciplinaires liés à la richesse nationale, au développement humain ou à
la compétitivité internationale. Objectif : transformer des projets de
recherche en outils concrets d’aide à la décision.
Des enjeux économiques pressants
Le Nigéria traverse une période d’incertitude
économique marquée par une inflation élevée (28,9% en glissement annuel en mars
2025, selon la National Bureau of Statistics), une pression continue sur le
naira, ainsi que des déséquilibres récurrents de sa balance des paiements. Face
à ces vulnérabilités, la CBN entend renforcer ses capacités d’analyse pour
appuyer des politiques économiques fondées sur des données probantes.
Dans un communiqué publié le 11 juillet 2025,
Aderinola Shonekan, directrice du département recherche, explique que le
programme vise à « structurer la production de savoirs applicables » pour
renforcer le rôle de la Banque comme conseiller stratégique du gouvernement.
Trois axes de réflexion pour nourrir la réforme
Les propositions attendues devront s’inscrire
dans l’un des trois axes suivants :
- Croissance, revenus et emploi : pour
explorer les moteurs d’un développement plus inclusif.
- Finance internationale et stabilité
macroéconomique : afin d’analyser les dynamiques de change, les flux de
capitaux (IDE, portefeuille) et la mobilisation des ressources domestiques.
- Régulation bancaire et nouvelles
technologies : avec un focus sur les fintechs, les flux financiers
illicites, les paiements numériques et les risques émergents liés à la
transformation digitale.
Ces thématiques sont loin d’être théoriques.
L’essor rapide des acteurs non bancaires, notamment les fintechs comme
Flutterwave ou Paystack, soulève des défis inédits pour la régulation. Le FMI
notait déjà en 2024 que les pays d’Afrique de l’Ouest « accusent encore un
retard d’encadrement sur ces acteurs, exposant leurs systèmes financiers à une
opacité et des risques hors bilan mal maîtrisés ».
Une méthodologie rigoureuse, une ambition claire
Pour participer, les candidats doivent soumettre
une proposition de deux pages maximum entre le 15 et le 22 juillet 2025. Chaque
dossier devra présenter une problématique clairement définie, sa pertinence, et
la méthodologie envisagée. Les chercheurs sélectionnés seront invités à
présenter leur projet lors d’un atelier, dans une logique de travail
collaboratif et d’amélioration par les pairs.
La sélection accordera une attention particulière
aux propositions traitant des risques systémiques émergents. Cela inclut
notamment les activités hors bilan des institutions financières, les mécanismes
d’auto-régulation, ou encore les technologies de détection des fraudes en
contexte d’incertitude.
Vers une culture de la décision fondée sur la connaissance
En s’inspirant du modèle de banques centrales
comme la Réserve fédérale américaine ou la Banque d’Angleterre, qui disposent
de puissants centres de recherche intégrés, la CBN cherche à institutionnaliser
l’intelligence économique dans son processus décisionnel.
Cette évolution arrive à un moment où les
réponses purement administratives montrent leurs limites. Dans un entretien
accordé à BusinessDay Nigeria en mai 2025, le gouverneur Olayemi Cardoso
soulignait : « Pour répondre aux défis complexes de notre économie, il nous
faut des solutions fondées sur la connaissance, pas sur des intuitions
politiques ».
Construire une expertise locale forte
Au-delà des ateliers, le CBN-KAP vise à bâtir une
communauté de recherche appliquée capable d’éclairer durablement les choix
stratégiques du pays. À terme, ces travaux pourraient nourrir la conception de
nouvelles politiques monétaires, de réformes bancaires ou de stratégies de
développement plus résilientes.
Le rendez-vous est donc fixé à Abuja dès le mois
d’août. Une initiative discrète en apparence, mais qui pourrait bien marquer un
tournant pour l’intelligence économique au Nigéria.
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