En Afrique du Sud, au Nigéria et au Kenya, le coût du crédit atteint des niveaux record. Selon Moody’s, cette flambée freine l’investissement, pèse sur la croissance et pourrait enfermer les grandes économies d’Afrique subsaharienne dans un cercle vicieux.
Un argent trop cher pour croître
Les trois poids lourds de l’Afrique subsaharienne
voient leurs marges de manœuvre financières se réduire face à l’envolée du coût
de l’endettement. D’après une étude publiée lundi par Moody’s Ratings, les
États, les banques et les entreprises doivent composer avec une combinaison
explosive : inflation persistante, fragilités des politiques publiques et
conditions de marché défavorables.
« Les coûts d’emprunt sont élevés dans tous les
secteurs », souligne Lucie Villa, vice-présidente senior de Moody’s. En cinq
ans, le durcissement monétaire des banques centrales a alourdi la dette de
manière significative, réduisant l’accès au crédit productif.
Des besoins massifs, mais un crédit hors de
portée
Ces économies ont pourtant un besoin vital de
capitaux pour financer infrastructures, industrialisation et création
d’emplois. Mais l’argent leur coûte nettement plus cher que dans les économies
avancées. La rareté des sources de financement, qu’elles soient locales ou
internationales, accentue la pression.
Le recours aux bailleurs de développement, qui
accordent des prêts concessionnels, offre une respiration bienvenue. Mais cette
aide reste marginale face aux charges imposées par les marchés locaux et les
investisseurs internationaux.
Afrique du Sud : la force fragile
L’Afrique du Sud bénéficie de marchés financiers
plus profonds et d’une politique monétaire crédible. Ses taux restent donc plus
bas que ceux de ses voisins. Mais le pays demeure prisonnier de contraintes
budgétaires chroniques. Moody’s avertit : « Sans améliorations, l’Afrique du
Sud risque de s’enfermer dans une spirale négative où des taux d’intérêt
élevés, destinés à attirer les flux financiers dans un contexte de croissance
atone, limitent l’investissement domestique et entravent davantage les perspectives
économiques. »
Nigéria et Kenya : un mur d’obstacles
Au Nigéria, la spirale inflationniste et le
faible niveau d’épargne privent les entreprises de crédits abordables. Le
Kenya, lui, souffre d’un recours excessif à l’endettement public et d’un marché
financier trop étroit pour répondre aux besoins du secteur privé.
Même si les écarts de taux sur les marchés
internationaux se sont réduits depuis 2022 — passant autour de 500 points de
base au-dessus des bons du Trésor américain pour le Nigéria et le Kenya — ces
coûts restent prohibitifs, d’autant plus que ces deux pays affichent déjà une
notation dégradée.
Une sortie de crise de long terme
Moody’s conclut que seule une correction
progressive des déséquilibres pourra ramener les coûts de financement à un
niveau soutenable. Discipline budgétaire, réformes structurelles et
développement des marchés financiers locaux sont indispensables. Mais le
chantier est immense et prendra du temps.
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