L’Angola inaugure un tournant stratégique : la mise en production d’un important projet cuprifère dans la province du Uíge. Le gouvernement annonce l’inauguration du site — nommé Tetelo (associé au complexe Mavoio) — pour le 29 octobre 2025, marquant le retour à une exploitation cuprifère d’envergure après des décennies d’activité limitée.
Le projet, opéré par la société chinoise Shining
Star Icarus en partenariat local, représente un investissement d’environ 250
millions de dollars. Selon les autorités, la première phase — exploitation à
ciel ouvert — doit produire l’équivalent d’environ 25 000 tonnes de concentré
de cuivre par an pendant les deux premières années, avant une transition
attendue vers l’exploitation souterraine à partir de la seconde moitié de 2026.
C’est une montée en gamme pour un pays historiquement centré sur le pétrole.
Le gouvernement met en avant les retombées
sociales : plus de 1 000 emplois directs annoncés et des chantiers
d’accompagnement (routes, centres de formation technique, systèmes de gestion
des ravins). Les autorités insistent sur le caractère national de l’emploi,
même si des compétences étrangères restent nécessaires pour le démarrage.
Sur la carte des ressources, Tetelo/Mavoio occupe
une aire conséquente : certains communiqués évoquent une emprise de l’ordre de 2
000 km² pour le périmètre exploré, ce qui illustre l’ambition géologique du
projet mais invite aussi à la prudence sur l’impact territorial.
Au plan macroéconomique, l’argument du
gouvernement est simple : diversifier les revenus d’un État encore vulnérable
aux chocs pétroliers. Le cuivre est une matière « stratégique » pour la
transition énergétique mondiale. Pour l’Angola, une production régulière peut
accroître les recettes d’exportation, attirer des investissements
complémentaires (transformation locale, logistique) et stimuler les économies
régionales.
Mais les signaux d’alerte sont clairs.
Premièrement, la gouvernance des revenus miniers demeure la condition sine qua
non pour que les revenus servent le développement durable et non la rente
concentrée. Deuxièmement, l’environnement : l’exploitation à ciel ouvert
engendre défrichement, risques hydrologiques et poussières ; la promesse de
centres de confinement et de reboisement doit être scrutée dans les faits.
Enfin, la chaîne de valeur : sans raffinerie locale ou projets d’aval, l’Angola
risque d’exporter principalement du concentré et de laisser la valeur ajoutée
ailleurs.
Les partenaires chinois jouent un rôle central :
ils apportent capitaux, savoir-faire et chaînes d’approvisionnement. Cela ouvre
des opportunités rapides mais pose aussi la question des conditions
contractuelles, des clauses locales d’emploi et de contenu national. Les
expériences comparées en Afrique montrent que la présence d’investisseurs
étrangers peut être positive si l’État impose des obligations strictes de
transfert de compétences et de contenu local.
Pour les communautés locales, l’enjeu immédiat
est double : emploi et infrastructures contre perturbations des activités
rurales (agriculture, accès à l’eau). La promesse d’emplois doit être suivie
d’un calendrier précis de formation et d’embauches locales. Sans contrôle
indépendant, la société civile et les autorités locales risquent d’être
surprises par un démarrage trop rapide.
En conclusion, Tetelo/Mavoio est plus qu’une
coupure de ruban : c’est un test pour l’Angola. Si les autorités traduisent
l’investissement en politique industrielle claire (transformation locale,
règlementation environnementale stricte, transparence des recettes), le pays
peut amorcer une diversification réelle. À l’inverse, sans garde-fous, le
projet risque de reproduire des trajectoires où les richesses minérales
profitent peu aux territoires exploités. Les prochains mois (et les rapports de
production et d’emploi) seront déterminants.
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