Après avoir culminé à plus de 10 000 dollars la tonne en avril 2024, les cours mondiaux du cacao connaissent une baisse continue depuis plusieurs mois. Un retournement de tendance qui soulève des inquiétudes sur la soutenabilité du prix garanti à 2 800 FCFA le kilogramme annoncé début octobre par la Côte d’Ivoire et le Ghana pour la nouvelle campagne.
Sur les réseaux sociaux, un député ivoirien a
publié une analyse chiffrée pointant les fragilités du modèle de
commercialisation à terme sur lequel reposent les deux premiers producteurs
mondiaux de cacao. Selon lui, le prix fixé au producteur repose sur une
hypothèse de marché désormais dépassée.
Un écart croissant entre prévisions et réalité
Le prix bord-champ de 2 800 FCFA/Kg correspond à
environ 60% d’un cours moyen mondial estimé à 4 666 FCFA/Kg, soit environ 5 794
dollars la tonne. Ce ratio, appliqué depuis plusieurs années par les
régulateurs pour fixer le revenu des producteurs, suppose une stabilité des
prix sur le marché international.
Mais selon les données publiées le 21 octobre 2025 par l’International Cocoa Organization (ICCO), le cours moyen mondial du cacao s’établit à 5 793,88 dollars la tonne, un niveau nettement inférieur aux records atteints au premier semestre 2024. En parallèle, sur le marché à terme, les prix du cacao se négocient désormais sous la barre des 3 300 FCFA/Kg, illustrant le ralentissement de la demande mondiale et la détente du marché.
La fragilité du modèle de vente à terme
La Côte d’Ivoire et le Ghana vendent près de 80%
de leur production à terme, avant la récolte, afin de sécuriser un revenu
minimal pour les planteurs. Ce mécanisme protège en principe les recettes
contre la volatilité des marchés. Cependant, lorsque les cours chutent
brutalement, ce système devient vulnérable : les contrats à long terme conclus
à des prix élevés se déprécient, et tout défaut d’un exportateur ou d’un
acheteur contraint à revendre sur le marché au prix du jour — bien plus bas.
Ce risque pèse aujourd’hui sur l’ensemble de la
filière, car une partie des volumes non encore couverts — estimée à environ 20%
— devra être écoulée au prix actuel, moins favorable.
Un prix producteur difficilement soutenable
En appliquant la règle des 60% au cours actuel de
moins de 3 300 FCFA/Kg, le prix théorique bord-champ ressortirait autour de 1
963 FCFA/Kg. La différence de 837 FCFA/Kg avec le prix fixé à 2 800 FCFA/Kg
représente une charge potentielle que devront absorber les régulateurs — le
Conseil du Café-Cacao en Côte d’Ivoire et le Cocobod au Ghana — ou les
exportateurs, déjà fragilisés par la contraction de leurs marges.
Cette situation interroge sur la capacité du
dispositif actuel à résister à un retournement prolongé des prix.
Un système sous tension
L’analyse du parlementaire met en évidence les
limites d’un modèle dépendant à la fois des prévisions de marché et d’une forte
intervention publique. Le mécanisme de fixation du prix producteur, longtemps
salué pour sa stabilité, se retrouve aujourd’hui pris en étau entre des
engagements politiques et une réalité économique défavorable.
Dans un contexte où le cacao représente plus de 40%
des recettes d’exportation de la Côte d’Ivoire et une part essentielle de
celles du Ghana, la gestion du risque commercial devient un enjeu majeur de
stabilité macroéconomique. Les prochains mois diront si le pari des autorités
d’Abidjan et d’Accra s’avère audacieux ou imprudent.
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