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  • 25/09/2025

Botswana et Angola : La course africaine autour du diamantier De Beers

Le diamant, moteur historique de l’économie en Afrique australe, est au cœur d’une compétition stratégique entre États producteurs. Le Botswana et l’Angola affichent des ambitions divergentes sur De Beers, l’une des principales sociétés actives dans toute la chaîne de valeur du diamant : extraction minière, tri, taille, vente et distribution, notamment via sa filiale Diamond Trading Company.

 

Le président botswanais, Duma Boko, a annoncé vouloir finaliser d’ici fin octobre l’acquisition d’une participation majoritaire dans De Beers, dont l’État détient déjà 15%. « Nous sommes plus que prêts pour la transaction. C’est une question de souveraineté économique pour le Botswana », a-t-il déclaré à New York. Pour financer l’opération, le gouvernement botswanais discute avec un fonds souverain d’Oman.

 

Les diamants représentent 80% des exportations et un tiers des recettes publiques du Botswana. La baisse des prix mondiaux et la contraction économique ont récemment conduit le pays à déclarer l’état d’urgence sanitaire le 25 août, soulignant la dépendance de son économie aux fluctuations du marché diamantaire. Boko entend également promouvoir la supériorité des diamants naturels face aux pierres synthétiques, un enjeu à la fois économique et symbolique.

 

De son côté, l’Angola, via sa compagnie nationale Endiama, a proposé une participation minoritaire dans De Beers. Le gouvernement angolais privilégie une approche de gouvernance partagée, impliquant Botswana, Namibie, Afrique du Sud et Angola. Selon Diamantino Pedro Azevedo, ministre angolais des Ressources minérales, « notre candidature vise à favoriser un partenariat équilibré, garantissant qu’aucune partie ne domine et que De Beers reste une entreprise internationale solide ».

 

Cette double dynamique illustre la volonté des pays africains de valoriser leurs ressources stratégiques et de peser sur le marché mondial du diamant, confronté à une concurrence croissante des pierres synthétiques et à la baisse des prix. L’issue de ces négociations déterminera non seulement l’avenir de De Beers, mais aussi la capacité des États africains à contrôler leurs industries extractives clés.