La dynamique démographique de l’Afrique est unique au monde. Le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants en 2050, selon l’ONU. Une croissance portée par une fécondité encore élevée, notamment en Afrique subsaharienne. La Côte d’Ivoire illustre parfaitement cette réalité à travers les données de son Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2021).
En 2021, l’indice synthétique de féconditéivoirien s’établissait à 4,4 enfants par femme. C’est presque le double de la
moyenne mondiale (2,3). La différence est encore plus marquée entre milieux de
vie : 2,9 enfants à Abidjan contre 5,2 en zones rurales (ANStat, RGPH 2021).
Ces écarts traduisent la fracture entre un monde urbain, plus instruit et
connecté, et un monde rural où le mariage précoce et le faible accès à la
contraception freinent la transition démographique.
Les adolescentes sont au cœur des préoccupations.
Le rapport révèle un taux de fécondité de 101% en milieu rural, contre
seulement 26% à Abidjan. Au total, 6,7% des filles âgées de 12 à 19 ans étaient
déjà mères en 2021. Une tendance qui alimente la déscolarisation et limite les
opportunités économiques des jeunes femmes.
Pourtant, des progrès existent. Le taux de
prévalence contraceptive moderne est passé de 4,3% en 1994 à 17,9% en 2021
(EDS-CI). Les écarts entre zones urbaines et rurales se réduisent, et les
femmes instruites ont moins d’enfants et plus tard. Comme le souligne la Banque
mondiale, « l’éducation des filles est l’un des leviers les plus efficaces pour
accélérer la transition démographique » (World Development Report, 2018).
Les implications économiques sont majeures. Une
fécondité élevée entretient une croissance rapide de la population active, ce
qui exige des investissements massifs dans l’éducation, l’emploi et la santé.
Sans cela, la « bombe démographique » risque d’alimenter chômage et instabilité
sociale. À l’inverse, une maîtrise de la fécondité peut ouvrir la voie au dividende
démographique : plus d’actifs, moins de dépendants, donc plus d’épargne et de
productivité.
La Côte d’Ivoire, à l’image de nombreux pays
africains, s’est fixé un objectif clair : réduire le nombre moyen d’enfants par
femme de 5 en 2012 à 4 en 2025 (Politique Nationale de Population). Le succès
dépendra de l’accès des femmes à la santé reproductive, de la lutte contre les
mariages précoces et de l’investissement dans l’éducation.
Derrière les statistiques, c’est une question de
choix politique. Comme l’écrivait l’économiste John May, spécialiste des
dynamiques démographiques en Afrique : « Le dividende démographique n’est pas
automatique. Il dépend de la capacité des pays à investir dans leur jeunesse »
(Population et Développement Review, 2017).
L’Afrique a une fenêtre d’opportunité unique. La
maîtrise de la fécondité n’est pas seulement une question de santé publique,
c’est aussi un enjeu économique majeur. Car transformer une population jeune et
nombreuse en moteur de croissance, plutôt qu’en fardeau social, sera l’un des
défis les plus décisifs du XXIe siècle.
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