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  • 25/09/2025

Identité numérique, IA, Gouvernance : Le Sénégal trace sa voie africaine avec la Fondation Gates

Un partenariat de plus de 10 millions de dollars pour soutenir le « New Deal technologique » lancé par Bassirou Diomaye Faye


Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a reçu Bill Gates, président de la Fondation Gates, en marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies à New York. Selon la présidence sénégalaise, cette rencontre a débouché sur la signature d’un partenariat stratégique de plus de 10 millions de dollars, destiné à accélérer le « New Deal technologique » initié par le chef de l’État.

 

Trois chantiers prioritaires

 

Ce financement vise trois domaines clés, d’après la présidence sénégalaise :

1.   le déploiement d’une identité numérique universelle pour les citoyens,

2.   la création d’un hub d’intelligence artificielle axé sur la santé et l’agriculture,

3.   la mise en place d’une Delivery Unit pour assurer transparence et efficacité dans l’exécution des programmes.

 

L’identité numérique est présentée comme un outil essentiel pour l’accès aux services publics, aux transferts sociaux et aux financements. L’intelligence artificielle, appliquée à la santé et à l’agriculture, doit permettre d’améliorer les diagnostics, la logistique vaccinale, la productivité agricole et l’adaptation climatique. Quant à la Delivery Unit, elle doit veiller à transformer les engagements en résultats concrets.

 

Un ancrage régional de la Fondation Gates

 

La Fondation Gates est déjà active en Afrique de l’Ouest. Dakar accueille un bureau régional, et plusieurs projets en santé et en agriculture y ont été lancés ces dernières années. Ce partenariat s’inscrit donc dans une continuité, mais soulève aussi la question de l’équilibre entre appui externe et développement des compétences locales, relève le site d’information Senenews.

 

Ce qu’il faut surveiller

 

D’après la presse sénégalaise (PressAfrik, Senenews), plusieurs enjeux restent ouverts :

  • L’ampleur des financements : dix millions de dollars constituent un point de départ, mais la mise en place d’un système d’identité numérique et d’un hub technologique durable nécessitera d’autres ressources, publiques et privées.
  • La gouvernance : la réussite dépendra de l’indépendance et de la transparence de la Delivery Unit.
  • Le transfert de compétences : sans stratégie claire de formation, le risque est de renforcer une dépendance technologique vis-à-vis d’acteurs extérieurs.
  • L’intégration régionale : pour que le Sénégal devienne un pôle numérique en Afrique de l’Ouest, ses solutions devront être interopérables avec celles de ses voisins.

 

Des enjeux au-delà du Sénégal

 

Comme le souligne Reuters dans son analyse des partenariats philanthropiques en Afrique, la participation d’acteurs privés puissants peut accélérer les projets, mais aussi orienter les priorités selon leurs propres standards. La protection des données et la gouvernance des systèmes numériques deviennent donc des questions stratégiques.

 

Un test pour le New Deal technologique

 

Ce partenariat marque une étape importante pour le Sénégal, qui ambitionne de se positionner comme un hub africain de l’innovation numérique. Mais la réussite dépendra de la capacité de l’État à transformer ce financement initial en écosystème durable. Un défi qui pourrait servir de modèle — ou de contre-exemple — pour d’autres pays africains en quête de souveraineté numérique.