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  • 18/08/2025

Côte d’Ivoire : Le e-commerce prêt à franchir un nouveau cap

Le commerce électronique en Côte d’Ivoire a émergé en 2013, porté par des plateformes comme Jumia, Afrimarket ou Discount. Au départ concentré sur les produits électroménagers et électroniques, il a rapidement intégré la restauration, le transport et d’autres services.

 

La crise de la COVID-19 a accéléré cette dynamique. Les Ivoiriens se sont massivement tournés vers les transactions en ligne, incitant l’État à encadrer ce marché. « L’écosystème du e-commerce en Côte d’Ivoire bouge », souligne Gaston Esmel Mélèdje, directeur du commerce électronique au ministère du Commerce et de l’Industrie lors d’une interview accordée à Digital Mag. En 2022, une direction dédiée a été créée pour coordonner et réguler ce secteur.

 

Une stratégie fondée sur l’analyse et l’écoute des acteurs

 

Avec l’appui de l’Organisation mondiale du commerce et de l’ONU Commerce et Développement, une étude a identifié plusieurs axes prioritaires : la formulation de stratégies, la mise à jour du cadre réglementaire, l’amélioration de la logistique et des solutions de paiement, le renforcement des compétences et la gouvernance du secteur.

 

Parmi les initiatives concrètes, le Projet d’adressage du district du Grand Abidjan (PADA) et le compte marchand, qui permet de réduire les frais de transactions, illustrent l’action gouvernementale. « La Côte d’Ivoire ne formait pas dans les métiers du commerce électronique. Nous avons pris toutes ces problématiques en charge », explique M. Mélèdje.

 

L’écoute des acteurs du secteur a permis de lever certaines barrières réglementaires. Exemple : Yango, plateforme de mise en relation avec des chauffeurs, était régulée comme un service de transport et devait s’acquitter de licences coûteuses. « Quand nous sommes arrivés, Yango était régulé par le ministère des Transports. Nous avons levé ce type de frein au développement », précise le directeur.

 

Quatre axes pour structurer le e-commerce

 

Le gouvernement a défini une stratégie en quatre axes :

1.   Gouvernance : légaliser et sécuriser les entreprises pour offrir un environnement stable et équitable.

2.   Expérience client : un portail national en cours de développement permettra de sécuriser les transactions et d’assurer le suivi des ventes, tout en facilitant l’accès au financement pour les commerçants.

3.   Promotion et vulgarisation : intégrer le commerce électronique dans les programmes éducatifs et inclure les femmes et les jeunes des zones rurales.

4.   Accès au marché international : accompagner les PME dans la certification de leurs produits afin de faciliter l’exportation et la création de valeur locale.

 

Un salon pour fédérer l’écosystème

 

Pour concrétiser ces efforts, un salon du commerce électronique est prévu, rassemblant plateformes, commerçants traditionnels, étudiants et régulateurs. Près de 20 000 participants sont attendus.

 

Selon M. Mélèdje, « tout l’écosystème sera là ». L’objectif est de créer des partenariats entre écoles et entreprises, entre commerçants et plateformes, et entre opérateurs de paiements mobiles et acteurs du e-commerce. Ce rendez-vous vise à renforcer les compétences, favoriser l’emploi des jeunes et consolider le commerce électronique ivoirien pour le rendre plus inclusif, structuré et compétitif à l’international.