Côte d’Ivoire / Mines : Montage Gold accélère le tempo en Côte d’Ivoire
Dans une Afrique de l’Ouest où l’or s’impose comme un levier stratégique de développement, la Côte d’Ivoire confirme sa montée en puissance. Dernier signal fort : l’intensification des travaux d’exploration de la société canadienne Montage Gold sur son projet aurifère de Koné, situé dans le nord du pays. Avec un objectif ambitieux : enclencher la production dès le deuxième trimestre 2027 et s’imposer parmi les producteurs majeurs de la sous-région.
Une dynamique d’exploration bien au-delà des prévisions
Le programme 2025 de Montage Gold affiche des résultats déjà supérieurs aux performances de l’année précédente. À mi-parcours, 83 280 mètres ont été forés, dépassant les 81 815 mètres cumulés sur l’ensemble de 2024. Cette progression a conduit la société à rehausser son budget d’exploration de 14 à 18 millions de dollars, avec une cible annuelle désormais portée à 120 000 mètres de forage.
Cette accélération s’inscrit dans une stratégie claire : identifier au moins un million d’onces de ressources mesurées et indiquées, à une teneur supérieure de 50 % à celle du gisement principal de Koné. En parallèle, Montage avance dans la construction des infrastructures nécessaires pour respecter le calendrier de mise en production.
« Nous sommes très satisfaits des progrès réalisés pour créer de la valeur sur notre projet Koné en Côte d’Ivoire grâce à une exploration dynamique, tandis que la construction continue d’avancer dans le respect du calendrier », a déclaré Martino De Ciccio, PDG de Montage, dans un communiqué daté du 22 juillet 2025.
Des cibles prioritaires à haute teneur : Gbongogo Sud et Koban Nord
Au cœur de cette stratégie : le développement de gisements satellites présentant des teneurs en or plus élevées. Gbongogo Sud et Koban Nord, tous deux situés à proximité d’une route de transport planifiée, concentrent actuellement les efforts. Ces deux gisements cumulent désormais 273 000 onces de ressources indiquées à 1,16 g/t d’or, en hausse de 207 000 onces par rapport à 2024, et 74 000 onces supplémentaires de ressources présumées à 1,10 g/t.
L’objectif est d’accélérer leur passage au statut de réserve, afin de soutenir les premières années de production industrielle et d’augmenter la rentabilité du projet dès ses débuts.
Des résultats probants sur un front d’exploration élargi
Depuis le lancement du programme 2025, Montage a foré 23 cibles distinctes, toutes présentant une minéralisation aurifère. Ce taux de réussite, remarquable pour une zone encore sous-explorée, conforte la pertinence de l’approche. La méthode adoptée repose sur une séquence logique : délimitation de ressources initiales, puis forages de remplissage et d’extension pour confirmer la viabilité économique.
« Les résultats d'exploration d'aujourd'hui, ainsi que la délimitation continue des ressources indiquées, renforcent le potentiel à grande échelle du projet Koné », a souligné De Ciccio, ajoutant que 23 des 52 cibles identifiées avaient déjà donné des interceptions minéralisées positives.
D’autres zones – ANV, Yere Nord, Lokolo Main, Sena et Diouma Nord – sont également en cours d’actualisation, avec de nouvelles estimations de ressources attendues d’ici la fin de l’année. L’objectif affiché : structurer un portefeuille de gisements à haute teneur capable de maintenir une production annuelle supérieure à 300 000 onces d’or pendant une décennie.
Une progression rapide et structurée des ressources
En moins d’un an, les ressources indiquées à haute teneur ont connu une croissance de 128 %, passant de 520 000 à 924 000 onces à 1,32 g/t d’or. À cela s’ajoutent 140 000 onces de ressources présumées à 1,09 g/t. Ces chiffres viennent renforcer la complémentarité entre les gisements satellites, plus riches, et le gisement principal de Koné, plus volumineux mais à teneur plus modeste.
Cette progression est le fruit d’une stratégie de forage rigoureuse, comme l’explique Silvia Bottero, vice-présidente exécutive de l’exploration :
« Moins d’un an après le début de nos travaux, nous sommes fiers d’avoir augmenté les ressources indiquées de nos gisements satellites à haute teneur de 404 000 onces. »
Selon elle, l’efficacité du programme repose sur un triple axe : remplissage des gisements existants, évolution des cibles vers le statut de ressources et tests de nouvelles zones. Cette approche méthodique permet une conversion rapide des ressources présumées en ressources indiquées.
Un projet à l’échelle régionale, avec une empreinte territoriale croissante
Le projet Koné s’étend actuellement sur une superficie de 1 318 km². Une demande de permis supplémentaire, portant sur 458 km², est en cours. Si elle est validée, la zone d’exploration passerait à près de 1 800 km², faisant de Koné l’un des projets aurifères les plus vastes et intégrés de la sous-région ouest-africaine.
Parmi les 52 cibles identifiées, la moitié est située à proximité d’infrastructures dans la zone minière autorisée. Elles font déjà l’objet de travaux ciblés, ce qui renforce l’efficacité opérationnelle et logistique du projet.
Enjeux économiques pour la Côte d’Ivoire
Au-delà des chiffres, le projet Koné illustre une dynamique plus large : l’émergence de la Côte d’Ivoire comme acteur de premier plan dans l’industrie aurifère ouest-africaine. Alors que le Mali et le Burkina Faso concentrent historiquement l’essentiel de la production régionale, Abidjan attire désormais des investissements croissants grâce à un environnement géologique favorable et un climat d’affaires relativement stable.
Avec une production visée de plus de 300 000 onces d’or par an sur dix ans, Montage Gold entend diversifier l’offre aurifère dans le pays. À terme, le projet pourrait contribuer au renforcement des recettes d’exportation, à la création d’emplois locaux et à la dynamisation des infrastructures régionales, en particulier dans des zones jusqu’ici peu desservies.
Un pari ambitieux sur l’or ivoirien
À l’horizon 2027, Montage Gold pourrait faire basculer Koné d’un simple site d’exploration à un pôle stratégique de production industrielle. Mais comme tout projet minier, sa réussite dépendra aussi de la stabilité du cadre réglementaire, de la gestion environnementale, et de l’adhésion des communautés locales. Pour l’instant, la société creuse — au propre comme au figuré — les fondations d’un acteur africain de premier plan.
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