La Société Ivoirienne des Tabacs (SITAB), filiale du groupe britannique Imperial Brands, a dévoilé ses états financiers pour l’exercice clos au 31 décembre 2024. Ces chiffres traduisent une dynamique paradoxale : une forte expansion du bilan d’un côté, mais un net repli de la performance financière de l’autre. Un contraste révélateur des tensions qui traversent actuellement l’industrie du tabac en Afrique de l’Ouest.
Une expansion du bilan qui interroge
L’un des faits marquants du rapport 2024 est la
progression spectaculaire des actifs de SITAB. L’actif total s’est établi à
94,9 milliards FCFA, contre 35,4 milliards en 2023 — soit une hausse de 168%.
Cette évolution est principalement portée par la hausse des immobilisations
corporelles et financières, ainsi que par une trésorerie consolidée. Si aucun
détail n’est fourni dans le rapport sur la nature exacte de ces
investissements, cette croissance pourrait traduire une stratégie d’expansion
ou de modernisation des infrastructures.
Cependant, cette montée en puissance s’accompagne d’une augmentation parallèle du passif, qui atteint également 94,9 milliards FCFA. Ce gonflement du bilan sans amélioration concomitante de la rentabilité interroge les analystes sur la soutenabilité de cette dynamique d’investissement.
Chiffre d’affaires en hausse, résultat net en
chute libre
Sur le plan de l’activité, SITAB enregistre une
progression de ses revenus. Le chiffre d’affaires passe de 186,4 milliards FCFA
en 2023 à 213,8 milliards en 2024, soit une hausse de 15%. Mais cette bonne
performance commerciale est éclipsée par la flambée des charges, qui bondissent
de 27%, pour atteindre 216,6 milliards.
Le résultat net bascule alors dans le rouge,
affichant une perte de 1,58 milliard FCFA, contre un bénéfice de 15,4 milliards
l’année précédente. Ce retournement s’explique par la hausse des coûts
opérationnels, notamment les dotations aux amortissements et les charges liées
au personnel, dans un environnement économique et réglementaire de plus en plus
contraint pour l’industrie du tabac.
Un dividende maintenu malgré les pertes : un
choix stratégique ?
Malgré cette contre-performance, SITAB affiche
une trésorerie nette relativement stable à 7,18 milliards FCFA. Fait notable :
le conseil d’administration propose le versement d’un dividende de 2,375 FCFA
brut par action, soit 143 FCFA net par titre. Cette décision repose cependant
sur un bénéfice net de 14,17 milliards FCFA, sans que le rapport n’indique
clairement à quel exercice ce résultat correspond.
Il est probable qu’il s’agisse du résultat social
(non consolidé) ou d’un reliquat non distribué des exercices précédents. Dans
tous les cas, cette distribution apparaît comme un signal adressé aux
actionnaires, traduisant la volonté de préserver leur confiance malgré un
exercice déficitaire.
Un environnement économique de plus en plus
hostile
Le contexte sectoriel en Côte d’Ivoire pèse
lourdement sur les marges des entreprises comme SITAB. En 2024, les taxes sur
les produits du tabac ont été relevées de 10%, selon les données officielles du
ministère des Finances. Parallèlement, les campagnes de sensibilisation à la
santé publique, relayées par les autorités et la société civile, contribuent à
une érosion progressive de la demande locale.
Dans ce climat, SITAB doit revoir ses leviers de
compétitivité. L’augmentation des immobilisations laisse penser que la société
pourrait viser une expansion vers de nouveaux marchés régionaux ou miser sur
une automatisation accrue. Mais ces investissements prennent du temps à se
traduire en résultats tangibles.
En 2025, des attentes fortes sur la stratégie de
redressement
L’Assemblée Générale Ordinaire prévue cette année
est très attendue par les investisseurs, qui espèrent des éclaircissements sur
la trajectoire stratégique de SITAB. La question centrale demeure :
l’entreprise parviendra-t-elle à redresser la barre sans sacrifier ses
ambitions de croissance ? Réduction des charges, diversification des produits
ou recentrage sur les marchés les plus rentables sont autant de pistes sur la
table.
Une chose est certaine : 2024 restera comme une
année de rupture pour SITAB. Le géant du tabac ivoirien se trouve désormais à
la croisée des chemins, entre impératif de rentabilité et nécessité
d’adaptation dans un secteur en profonde mutation.
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