Le 17 août 2025, l’État togolais procédera au versement des profits semestriels et au remboursement partiel du capital de son Sukuk émis en 2016. Une opération financière d’apparence technique, mais qui illustre la montée en puissance d’un modèle alternatif de financement dans la sous-région : la finance islamique.
Un rendez-vous programmé avec les marchés
Dans un communiqué daté du 21 juillet, la Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) a annoncé que l’emprunt SUKUK ÉTAT DU
TOGO 6,5% 2016-2026, référencé SUKTG.S1, arrivera à échéance partielle le 17
août 2025. À cette date, les investisseurs recevront non seulement leur profit
semestriel, mais également une fraction du capital qu’ils avaient investi à
l’origine.
Cette opération s’inscrit dans le calendrier contractuel de ce titre émis en 2016 pour un montant total de 150 milliards FCFA, destiné au financement de projets d’infrastructure publique. Le Sukuk togolais est structuré de manière à offrir un rendement annuel fixe de 6,5%, versé tous les six mois, avec un remboursement progressif du capital sur dix ans, jusqu’en 2026.
Un produit structuré selon les principes de la
charia
Le Sukuk, souvent qualifié d’« obligation
islamique », est un instrument de financement conforme aux règles de la finance
islamique. Contrairement aux obligations classiques, il ne verse pas d’intérêts
– proscrits par la charia – mais des profits générés par des actifs réels. Il
s’agit donc d’un investissement adossé à un projet tangible, et non d’un simple
prêt rémunéré.
Ce mécanisme s’appuie généralement sur une
structure appelée Ijara, où l’émetteur (en l’occurrence l’État togolais) vend
un droit d’usage sur un bien ou une infrastructure à un véhicule financier, qui
le loue ensuite à l’État lui-même. Les recettes générées par cette location
sont ensuite redistribuées aux détenteurs du Sukuk sous forme de profits.
Une opération strictement encadrée
Pour les investisseurs, la date du 17 août 2025
marque donc un versement important. Mais pour en bénéficier, encore faut-il
détenir les titres avant une date clé : le 12 août 2025. Passée cette échéance,
le Sukuk est coté ex-marge de profits, c’est-à-dire sans droit au paiement à
venir.
Cette règle de cotation, commune à tous les
titres à revenu fixe, vise à éviter les achats spéculatifs de dernière minute
par des acteurs cherchant uniquement à toucher les bénéfices sans engagement
sur la durée.
Une dynamique régionale portée par la BRVM
L’opération togolaise n’est pas un cas isolé.
Elle s’inscrit dans un mouvement plus large de diversification des instruments
financiers sur les marchés ouest-africains. Depuis plusieurs années, la BRVM
accompagne les États membres de l’UEMOA dans l’émission de Sukuk, en lien avec
la Banque Islamique de Développement (BID) et ses filiales, dont la Société
Islamique pour le Développement du Secteur Privé (ICD).
Outre le Togo, des pays comme le Sénégal, la Côte
d’Ivoire ou encore le Mali ont levé plusieurs centaines de milliards de francs
CFA via ces instruments depuis 2014. Selon un rapport de l’ICD, le marché
mondial de la finance islamique représentait 2 700 milliards de dollars en
2022, avec une progression marquée sur le continent africain.
Une gestion prudente et un signal de confiance
Du point de vue des marchés, le respect du
calendrier de remboursement constitue un signal fort. En honorant ses
engagements, l’État togolais renforce sa crédibilité financière et soutient
l’attractivité de la place régionale. La structuration en remboursement partiel
permet également de lisser la charge de la dette publique, dans un contexte
régional où les marges budgétaires sont sous pression.
Ce Sukuk, émis pour financer des projets
structurants dans les domaines des infrastructures, de la santé ou de
l’éducation, s’inscrit dans une stratégie prudente d’accès aux financements
alternatifs. Il offre une solution compétitive par rapport aux marchés de dette
classiques ou aux financements multilatéraux traditionnels.
Des informations pratiques à disposition
Les investisseurs souhaitant des informations
complémentaires peuvent s’adresser à SGI TOGO, l’intermédiaire agréé chargé de
l’opération. Basée à Lomé, cette société de gestion et d’intermédiation assure
le lien entre l’État et les porteurs de titres. Ses coordonnées sont
disponibles sur le site officiel www.sgitogo.tg.
Un avenir prometteur pour la finance islamique
en Afrique
Si elle reste encore marginale par rapport à la
dette classique, la finance islamique séduit de plus en plus d’États africains
soucieux de diversifier leurs partenaires et d’attirer des investisseurs issus
du monde musulman. Le succès du Sukuk togolais, dont les échéances sont
respectées à ce jour, participe à l’ancrage de cette dynamique.
« Le Sukuk est devenu une solution de financement
crédible et compétitive pour les États africains, en particulier ceux qui
cherchent à diversifier leurs sources de capitaux sans accroître leur
dépendance aux institutions de Bretton Woods », analysait en 2023 Dr. Abdelilah
Belatik, Secrétaire général du Conseil général des banques et institutions
financières islamiques (CIBAFI).
À retenir
Échéance financière : le Togo versera le 17 août 2025 les profits semestriels et une part du
capital de son Sukuk 2016-2026.
Structure islamique : l’instrument est conforme à la charia, sans intérêts, et adossé à des
actifs réels.
Date limite : seuls les
investisseurs enregistrés avant le 12 août recevront les paiements.
Portée régionale : ce Sukuk s’inscrit dans une dynamique plus large de montée en puissance
de la finance islamique en Afrique de l’Ouest.
Zinia Farnandiz Sep 28, 2024
Absolutely loved this post! Your tips on how to style a blazer are spot on. Keep up the great work, can’t wait for your next post!
Loren Watson Sep 18, 2024
Cover broad of topic in web development industry. Explained a lot of basic programming knowledge with easy to understand explanation.
Walter White Sep 29, 2024
Employees who have the flexibility to work remotely often report higher job satisfaction. This can lead to increased employee retention workforce.