Côte d’Ivoire : Norfund injecte 20 millions d’euros dans SIPRA pour dynamiser la filière avicole

Le fonds norvégien pour le développement (Norfund) a annoncé, le 30 septembre 2025, un investissement de 20 millions d’euros dans la Société Ivoirienne de Productions Animales (SIPRA), leader de l’aviculture en Côte d’Ivoire. L’opération vise à renforcer la chaîne de valeur de la volaille, un secteur clé pour l’économie ivoirienne et les petits éleveurs.

SIPRA, maison-mère du Groupe Avos, travaille déjà avec des milliers d’agriculteurs intégrés dans ses circuits de production. Les fonds permettront d’élargir ces partenariats, notamment via un meilleur accès aux intrants (poussins, aliments équilibrés) et une extension des capacités d’alimentation animale, d’élevage et de transformation. L’entreprise prévoit également d’investir dans la culture du maïs au nord du pays pour réduire sa dépendance aux importations et sécuriser ses approvisionnements.

Selon le communiqué de Norfund, cet investissement doit « renforcer des milliers de petits éleveurs impliqués dans la chaîne de valeur avicole ». L’institution met aussi en avant des programmes de formation, destinés à diffuser des pratiques durables et à soutenir l’adaptation au changement climatique.

Jean-Marie Ackah, président du Groupe Avos, a salué « une intention stratégique de s’associer à une institution engagée pour renforcer la structure organisationnelle, soutenir le développement en cours et améliorer la gouvernance ». De son côté, Naana Winful Fynn, directrice régionale de Norfund pour l’Afrique de l’Ouest, a souligné que ce partenariat « s’aligne avec notre mandat de créer des emplois et d’améliorer les vies ».

L’initiative intervient dans un contexte de forte croissance de la demande en volaille, estimée à 2,2 milliards de dollars d’ici 2027, portée par l’urbanisation et l’émergence d’une classe moyenne. En 2023, les investissements de Norfund avaient déjà touché 120 000 petits agriculteurs en Afrique de l’Ouest, dont 37% de femmes.

Si le potentiel est réel, la filière reste confrontée à plusieurs défis : concurrence des importations à bas prix, accès limité au crédit pour les éleveurs locaux et nécessité d’innover face aux exigences environnementales. Norfund évoque la possibilité de faciliter des microcrédits, tandis que SIPRA mise sur l’amélioration de la nutrition animale pour réduire les coûts et améliorer les rendements.

À plus long terme, la Côte d’Ivoire ambitionne de transformer son secteur avicole en moteur d’exportations vers la CEDEAO. Dans un pays affichant une croissance moyenne de 6% par an, cet investissement pourrait contribuer à une plus grande autosuffisance alimentaire et renforcer la résilience des petits éleveurs.