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  • 31/07/2025

Crédits bancaires en UEMOA : Une dynamique robuste malgré les vents contraires

Dans un contexte mondial incertain, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) fait figure d’exception. En 2024, l’activité économique dans la région a poursuivi sa croissance, portée par une offre de crédit bancaire toujours plus soutenue, selon le rapport annuel sur les conditions de banque publié mi-juillet 2025 par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

 

Alors que l’économie mondiale a progressé de 3,3% en 2024 — en léger retrait par rapport aux 3,5% de l’année précédente — l’UEMOA a affiché une croissance remarquable de 6,3%, contre 5,2% en 2023. Une performance d’autant plus notable que la sous-région est confrontée à des défis géopolitiques, sécuritaires et climatiques persistants.

 

Sur le front des prix, le taux d'inflation annuel s’est modéré à 3,5% en 2024, contre 3,7% l’année précédente. Cette baisse s’explique notamment par le recul des prix mondiaux des produits alimentaires importés, dont l’indice a fléchi de 3,4%, ainsi que par la stabilité des cours pétroliers. En somme, les importations ont coûté un peu moins cher, soulageant les prix à la consommation.

 

Mais c’est surtout la bonne santé du crédit bancaire qui attire l’attention. Les banques de la région ont continué de jouer leur rôle de soutien à l’économie, avec un volume de prêts en hausse de 9,8%, atteignant 21 831,2 milliards FCFA en 2024, contre 19 889,1 milliards un an plus tôt.

 

La croissance du crédit a bénéficié à tous les secteurs. Les Institutions Sans But Lucratif au Service des Ménages (ISBLM) ont vu leurs concours bondir de 33%, tandis que les sociétés financières (+29,2%) et les administrations publiques (+11,4%) ont également profité de cette dynamique. Les crédits aux ménages et aux entreprises privées non financières ont augmenté respectivement de 8,5% et 7,3%.

 

La structure globale reste dominée par les sociétés non financières, qui concentrent près de 74% des crédits. Les ménages en absorbent 18%, et les administrations publiques environ 6%.

 

Un changement important est aussi visible dans la durée des prêts. Les crédits à long terme ont fortement progressé (+36,8%), tout comme ceux à moyen terme (+18,5%), signe que les banques semblent plus enclines à financer des investissements durables. Toutefois, les prêts à court terme restent prédominants, représentant encore 75% de l’encours total, bien qu’en léger recul par rapport à 2023 (79%).


L’année 2024 confirme la solidité de la dynamique de crédit dans l’UEMOA. En dépit des incertitudes internationales, les banques ont maintenu leur soutien à l’économie réelle. Une tendance encourageante pour le financement de la relance, à condition que cette croissance du crédit se traduise en investissements productifs, notamment en faveur des PME et des secteurs porteurs.