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  • 13/11/2025

Dangote investit 1 milliard USD au Zimbabwe pour relancer l’industrie locale

L’homme d’affaires nigérian Aliko Dangote a conclu un accord stratégique d’un milliard de dollars (environ 566,2 milliards FCFA) avec le gouvernement du Zimbabwe. Ce partenariat majeur, signé le 12 novembre 2025, vise à stimuler la production industrielle du pays à travers les secteurs de l’énergie, du ciment, des engrais et des infrastructures.

 

Une vision commune : industrialiser le Zimbabwe d’ici 2030

 

Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme Vision 2030, une initiative nationale portée par le président Emmerson Mnangagwa pour transformer le Zimbabwe en économie industrialisée à revenu intermédiaire.
« Le Zimbabwe et le groupe Dangote ont signé un accord mondial axé sur l’énergie, le ciment, les engrais et les infrastructures, faisant ainsi progresser notre programme Vision 2030 », a déclaré le chef de l’État sur son compte officiel X (ancien Twitter).

 

L’accord prévoit notamment la construction d’une usine de ciment, d’une centrale énergétique et d’unités de production d’engrais, selon plusieurs sources dont Reuters et Nairametrics. L’objectif : réduire la dépendance du pays aux importations et renforcer son autonomie industrielle.

 

De la parole à l’action : un retour attendu

 

Ce n’est pas la première fois que Dangote s’intéresse au Zimbabwe. Déjà en 2015, son groupe avait exploré le marché local sans aboutir à un investissement concret. Cette fois, le contexte est différent.
« Il y a eu beaucoup de changements entre l’époque où nous étions venus et maintenant… Le gouvernement est solide, et il y a davantage de transparence », a confié Aliko Dangote à Reuters.

 

L’homme le plus riche d’Afrique voit dans le Zimbabwe un terrain propice à l’expansion régionale de son empire industriel. Le groupe Dangote, présent dans plus de dix pays africains, cherche à consolider son influence au sud du continent en misant sur des économies à fort potentiel minier et agricole.

 

Un projet à fort impact économique

 

L’investissement d’un milliard de dollars couvrira plusieurs domaines stratégiques :

  • Ciment : développement d’une usine moderne intégrée à une carrière de calcaire, afin de satisfaire la demande intérieure et régionale.
  • Énergie : mise en place d’une centrale électrique destinée à alimenter l’usine, mais aussi à renforcer la capacité nationale.
  • Engrais : valorisation des ressources locales pour soutenir la productivité agricole, secteur clé du pays.

 

Pour le Zimbabwe, l’impact attendu est considérable : création d’emplois, réduction du déficit commercial, transfert de compétences et stimulation de la chaîne de valeur industrielle.

 

Un extrait du communiqué publié par The Observer Zimbabwe souligne que le pays dispose d’une agriculture solide, mais « qu’il lui manquait jusqu’ici des investissements dans la production d’engrais, ce qui rendait ses produits agricoles moins compétitifs ».

 

Des défis à surveiller

 

Malgré l’enthousiasme, plusieurs observateurs appellent à la prudence. Les défis logistiques et énergétiques, la lenteur administrative et les incertitudes réglementaires pourraient retarder la mise en œuvre du projet.
Les autorités zimbabwéennes se disent néanmoins prêtes à accompagner le groupe Dangote pour lever ces obstacles.

 

Selon Nairametrics, des discussions sont déjà en cours pour garantir des incitations fiscales et un accès facilité aux permis d’exploitation.

 

Un signal fort pour l’investissement intra-africain

 

Au-delà du Zimbabwe, cet accord illustre une tendance lourde : l’émergence d’investissements africains dirigés par des capitaines d’industrie du continent.
En choisissant Harare, Aliko Dangote envoie un message clair : les opportunités de croissance existent en Afrique, à condition que les gouvernements instaurent un climat d’affaires stable et transparent.

 

Pour l’Afrique, c’est aussi une démonstration du potentiel de la coopération sud-sud : un investisseur africain misant sur une économie africaine, pour produire, transformer et créer localement.

 

En résumé, le partenariat Dangote–Zimbabwe symbolise une alliance entre vision politique et ambition entrepreneuriale. Si le projet se concrétise pleinement, il pourrait devenir l’un des leviers les plus puissants de la réindustrialisation du Zimbabwe — et, par extension, un modèle d’investissement panafricain durable.