Ouganda : Forte croissance, finances publiques sous pression

L’économie ougandaise affiche une croissance robuste de 6,3% pour l’exercice 2024/2025, selon une mission du Fonds monétaire international (FMI) qui s’est rendue à Kampala du 3 au 7 novembre 2025. L’inflation reste maîtrisée, sous le seuil cible de 5% fixé par la Banque d’Ouganda, et les réserves de change se renforcent, soutenues par la hausse des exportations, l’afflux de capitaux et l’intervention active de la Banque centrale sur le marché des devises.

Pourtant, derrière cette stabilité, les finances publiques montrent des signes de fragilité. La hausse des dépenses courantes, incluant des éléments exceptionnels, a entraîné une détérioration du déficit budgétaire. Résultat : les paiements d’intérêts absorbent désormais près d’un tiers des recettes internes, limitant la marge de manœuvre du gouvernement pour financer d’autres priorités.

Selon la mission dirigée par Jesmin Rahman, la capacité de remboursement de l’Ouganda envers le FMI reste adéquate, même dans un environnement mondial incertain. L’institution souligne la résilience du pays face aux chocs externes et internes, tout en recommandant une gestion budgétaire rigoureuse pour prévenir toute vulnérabilité future.

Les perspectives économiques restent favorables à court terme. L’équipe du FMI anticipe une amélioration progressive avec le lancement de la production pétrolière, prévu pour l’exercice 2026/2027. Cependant, plusieurs risques pourraient peser sur ces projections, notamment un ralentissement du commerce mondial, une volatilité des marchés financiers et le risque d’un relâchement de la discipline budgétaire.

Cette évaluation post-financement, qui analyse la solidité du cadre macroéconomique après un programme de crédit, sera examinée par le Conseil d’administration du FMI en janvier 2026. Elle permettra de confirmer la viabilité à moyen terme des politiques économiques mises en œuvre par l’Ouganda et d’identifier les mesures à renforcer pour sécuriser sa trajectoire budgétaire.