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  • 13/11/2025

FMI–Burkina Faso : 32,7 millions $ pour renforcer la stabilité économique et la résilience climatique

Le Burkina Faso et le Fonds monétaire international (FMI) ont conclu un accord au niveau des services sur la quatrième revue du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) et sur une nouvelle Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Ces dispositifs visent à consolider la croissance, la discipline budgétaire et les réformes liées au climat dans un contexte économique exigeant.

 

Croissance soutenue par l’or malgré les défis sécuritaires

 

Conduite par Jaroslaw Wieczorek, chef de mission pour le Burkina Faso, la délégation du FMI a séjourné à Ouagadougou du 29 octobre au 12 novembre 2025. L’accord conclu ouvre la voie à un décaissement de 32,7 millions de dollars, portant le total des financements versés dans le cadre de la FEC à 130,8 millions de dollars. L’approbation officielle par le conseil d’administration du FMI est attendue en février 2026.

 

Selon Jaroslaw Wieczorek, « la récente flambée des prix internationaux de l’or et les réformes en cours dans le secteur redynamisent l’économie ». Le Fonds anticipe une croissance du PIB réel de 5% en 2025, soutenue par les performances du secteur aurifère, et une activité encore robuste en 2026.
L’inflation devrait, elle, rester contenue, avec une moyenne de – 0,5% en 2025 grâce à la baisse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, avant de redevenir légèrement positive l’an prochain.

 

Rigueur budgétaire et amélioration de la gouvernance

 

Les résultats macroéconomiques du premier semestre 2025 sont jugés solides. Les critères de performance liés au déficit primaire et au financement intérieur ont été respectés, confirmant la trajectoire fixée par le gouvernement. La hausse des recettes publiques a permis l’apurement d’arriérés et le maintien des dépenses sociales prioritaires dans l’éducation, la santé et la protection sociale.

 

Pour 2026, le projet de loi de finances prévoit un déficit budgétaire de 2,8% du PIB, en ligne avec l’objectif de convergence de 3% fixé par l’UEMOA d’ici 2027.
Le FMI note également les progrès réalisés en matière de bonne gouvernance et de transparence. Le Burkina Faso est sorti de la liste grise du GAFI, preuve de ses efforts dans la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Cinq des onze recommandations issues du diagnostic de gouvernance du FMI ont déjà été appliquées, les autres constituant désormais le cœur de l’agenda structurel du programme FEC.

 

Un nouveau levier pour la transition climatique

 

La nouvelle Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), d’un montant total de 122,7 millions de dollars, doit appuyer un ensemble de réformes structurelles destinées à renforcer la stabilité extérieure et la résilience climatique du pays.
Le programme, élaboré avec les autorités nationales et les partenaires techniques, repose sur quatre piliers :

 

  • institutionnaliser la gestion et le financement des risques de catastrophe ;
  • intégrer la résilience climatique dans les investissements publics ;
  • promouvoir l’énergie propre et l’accès durable à l’eau ;
  • et attirer des financements verts grâce à une meilleure transparence des données climatiques.

 

« Le programme proposé par les autorités appuierait leur ambitieux plan de réformes visant à renforcer la résilience macroéconomique et la stabilité extérieure en s’attaquant aux vulnérabilités liées au climat », a précisé M. Wieczorek.

 

Une coopération renouvelée sous surveillance internationale

 

La mission du FMI s’est conclue sur une note positive, marquée par la reconnaissance du « dialogue constructif et de l’engagement des autorités burkinabè ».
Dans un environnement régional encore fragilisé par les tensions sécuritaires et les pressions budgétaires, le Burkina Faso poursuit une trajectoire de rééquilibrage économique et de modernisation institutionnelle.

L’enjeu désormais : maintenir cette dynamique de réforme tout en assurant la soutenabilité des finances publiques et la réussite de la transition climatique engagée avec l’appui du FMI.