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  • 26/11/2025

Économies intermédiaires et blanchiment de capitaux : Vulnérabilités et leviers d’action en Côte d’Ivoire (Partie 2)

Béton et blanchiment : L’immobilier ivoirien sous surveillance

 

L’immobilier est souvent perçu comme un symbole de prospérité et de modernité. En Côte d’Ivoire, la croissance urbaine et l’essor des projets immobiliers traduisent l’attractivité du pays. Mais derrière les chantiers et les immeubles flambant neufs, un phénomène inquiétant se développe : le blanchiment d’argent par le biais des transactions immobilières.

 

Pourquoi l’immobilier attire les capitaux illicites

 

  • Montants élevés des transactions : un terrain idéal pour recycler des fonds d’origine douteuse.
  • Complexité juridique : multiplicité des acteurs (notaires, agences, promoteurs) et des procédures, qui rend la détection difficile.
  • Faible traçabilité : absence de registres exhaustifs des bénéficiaires effectifs, ce qui permet aux criminels de masquer leur identité.

 

Les méthodes de blanchiment dans le secteur

 

  • Achat de biens avec des fonds illicites, puis revente à des prix artificiellement gonflés.
  • Location de biens pour générer des revenus légitimes à partir de capitaux douteux.
  • Utilisation de sociétés écrans pour investir dans des projets immobiliers.
  • Surévaluation des projets de construction afin de dissimuler des flux financiers.

 

Conséquences économiques et sociales

 

  • Inflation artificielle des prix : rendant l’accès au logement plus difficile pour les ménages.
  • Distorsion du marché : les acteurs honnêtes sont pénalisés face à des concurrents alimentés par des fonds opaques.
  • Perte de confiance : investisseurs et citoyens doutent de la transparence du secteur.
  • Lien avec d’autres crimes transnationaux : trafic de drogue, traite des êtres humains, financement du terrorisme.

 

Leviers d’action et pistes de régulation

 

  • Mise en place d’un registre des bénéficiaires effectifs pour identifier les véritables propriétaires.
  • Renforcement de la coopération entre institutions financières, notaires et autorités judiciaires.
  • Sensibilisation des professionnels de l’immobilier aux risques liés au blanchiment.
  • Développement de partenariats public-privé pour améliorer la traçabilité des transactions.

 

À suivre…

 

Ce deuxième volet s’inscrit dans la série « Économies intermédiaires et blanchiment de capitaux : vulnérabilités et leviers d’action en Côte d’Ivoire ».

Le troisième et dernier article paraîtra le 3 décembre 2025 et portera sur :
« Réguler pour protéger : quelles réponses face au blanchiment ? »