Le Programme de Petites Initiatives (PPI) vient de lancer son premier appel à projets pour la période 2025–2030. Pour les habitués, c’est un rendez-vous important ; pour les néophytes, c’est souvent un objet un peu mystérieux. Pourtant, derrière cet acronyme discret, se cache l’un des mécanismes les plus influents — et les plus sous-estimés — de la conservation de la biodiversité en Afrique.
Et avec sa septième
phase, le PPI prend une dimension nouvelle : il devient un instrument de
diplomatie écologique, un levier de soft power porté non pas par les États,
mais par la société civile africaine.
Le PPI,
c’est quoi exactement ?
Né en 2006 et piloté
par le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM) en partenariat avec
le Comité français de l’UICN, le Programme de Petites Initiatives finance de petits
projets de terrain, souvent menés par des organisations locales en Afrique
subsaharienne.
Son principe est simple :
Le PPI mise sur un
modèle : des petits financements, mais un impact élevé, grâce à un
accompagnement technique et un ancrage communautaire très fort. Depuis sa
création, il a soutenu plusieurs centaines d’initiatives dans près de 30 pays
africains.
Un
programme modeste… qui redessine le pouvoir local
Cette septième phase,
qui prévoit l’appui à environ 80 projets dans 26 pays, marque une évolution
notable. La conservation n’y est plus seulement abordée sous l’angle technique
— créer une aire protégée, lutter contre le braconnage, restaurer un écosystème
— mais comme un chantier profondément politique.
Le focus sur les systèmes
de gouvernance équitables, le partage des bénéfices, et l’implication directe
des communautés locales montre que le PPI accompagne une bascule : il encourage
des modèles où ce sont les populations, et non les structures étatiques ou les
ONG étrangères, qui décident du devenir des territoires naturels.
Des “petits
projets” qui pèsent lourd dans les dynamiques régionales
L’appel à projets publié ce
mois-ci est réservé
aux organisations qui n’ont jamais été financées par le PPI. Un
choix volontaire qui vise à casser les cercles fermés de la finance
environnementale pour faire émerger une nouvelle génération d’acteurs.
Dans un contexte marqué
par la pression foncière, la financiarisation des forêts via les marchés
carbone, la raréfaction des ressources hydriques et la progression des conflits
humains-faune, ce renouvellement des forces vives n’est pas un détail technique
: c’est une décision stratégique.
L’inclusivité
comme nouveau standard opérationnel
Le PPI 7 affirme une
vision forte : pas de conservation durable sans justice sociale.
Les critères mettent en avant :
On ne protège plus une
zone humide, une savane ou une forêt comme il y a 20 ans. On construit un
modèle collectif, avec des retombées visibles pour ceux qui vivent sur le
territoire. C’est cette approche qui distingue le PPI des programmes classiques
: il ne vient pas “imposer un plan”, il fabrique des coalitions locales.
Un
laboratoire qui inspire les bailleurs
Derrière les montants
modestes, le PPI teste des approches que les bailleurs internationaux observent
avec attention.
Son efficacité repose sur trois piliers :
Dans une époque où les
méga-programmes commencent à montrer leurs limites, le PPI ressemble de plus en
plus à une préfiguration des modèles de financement de demain : petits
montants, forte agilité, ancrage territorial.
Une Afrique
qui reprend la main sur sa narration écologique
L’un des effets les
plus intéressants de cette nouvelle phase est moins visible dans les chiffres
que dans le discours : les OSC financées ne parlent plus seulement de
biodiversité, elles parlent de droits, de justice environnementale, de territorialité,
de souveraineté écologique.
Dans un continent où
l’exploitation des ressources naturelles reste au cœur des tensions entre
États, multinationales et communautés, cette prise de parole locale prend une
dimension géopolitique. Le PPI ne règle pas ces tensions, mais il donne à la
société civile des outils pour peser dans les débats.
En
définitive : un micro-programme à l’ambition macro
Le PPI peut donner
l’illusion d’un dispositif technique réservé aux ONG spécialisées. Il n’en est
rien.
Avec cette 7ᵉ phase, il devient un vecteur de transformation silencieuse :
il redistribue le pouvoir au niveau local,
il renforce le leadership africain en matière d’écologie,
il place les communautés au centre des décisions,
et il contribue à rééquilibrer la diplomatie environnementale au profit
des acteurs africains.
Les montants sont
petits.
Les effets, eux, deviennent structurels.
Zinia Farnandiz Sep 28, 2024
Absolutely loved this post! Your tips on how to style a blazer are spot on. Keep up the great work, can’t wait for your next post!
Loren Watson Sep 18, 2024
Cover broad of topic in web development industry. Explained a lot of basic programming knowledge with easy to understand explanation.
Walter White Sep 29, 2024
Employees who have the flexibility to work remotely often report higher job satisfaction. This can lead to increased employee retention workforce.