En quelques années, une mutation silencieuse mais déterminante est en train de remodeler les économies en développement : l’essor de l’épargne formelle. Selon le rapport Global Findex 2025 publié par le Groupe de la Banque mondiale, 40% des adultes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ont épargné sur un compte formel en 2024, contre seulement 24% en 2021. Une progression fulgurante de 16 points en trois ans, inédite depuis plus d'une décennie.
Cette dynamique traduit plus qu’un simple
changement d’habitude financière. Elle marque un tournant dans la structuration
des économies émergentes, où l’accès aux services bancaires demeure souvent
inégal. En transférant leur épargne vers des canaux formels, les individus
contribuent désormais à alimenter les circuits financiers nationaux, favorisant
une mobilisation accrue de l’épargne intérieure — levier stratégique pour le
financement du développement, l’investissement privé et la croissance inclusive.
Le téléphone mobile, catalyseur de l’inclusion
financière
L’un des moteurs les plus puissants de cette
transformation est aussi l’un des plus accessibles : le téléphone mobile. En
2024, 10% des adultes dans les économies en développement utilisaient un compte
mobile pour épargner, soit le double du chiffre enregistré en 2021. Ce bond
illustre la capacité des technologies numériques à réduire les barrières
structurelles, notamment dans les zones rurales ou enclavées, éloignées des
infrastructures bancaires traditionnelles.
L’Afrique subsaharienne illustre parfaitement
cette transition. Dans cette région, la proportion d’adultes épargnant via des
institutions financières est passée de 23% à 35% en trois ans, soit une hausse
de 12 points. Ce progrès est soutenu par un écosystème d’argent mobile
particulièrement développé, qui permet de transformer un simple téléphone en
porte d’entrée vers l’épargne, les transferts d’argent et les paiements.
Pour Ajay Banga, président du Groupe de la Banque
mondiale, l’enjeu est global : « La finance numérique peut concrétiser ce
potentiel, mais plusieurs éléments doivent être réunis. […] Nous modernisons
les systèmes de paiement et contribuons à lever les obstacles réglementaires. »
Vers une finance plus accessible et sécurisée
Cette montée en puissance de l’épargne formelle
s’inscrit dans un environnement en mutation rapide. En 2024, 42% des adultes
dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ont effectué un paiement en
ligne ou en magasin, contre 35% trois ans plus tôt. L’essor des paiements
numériques, qu’ils soient liés aux salaires, à l’aide publique ou au commerce,
renforce la confiance dans les systèmes financiers et accélère leur adoption.
L’inclusion financière progresse aussi sur le
plan de l’égalité des genres. En 2024, 73% des femmes dans les économies en
développement détiennent un compte bancaire, contre seulement 37% en 2011.
Cette évolution, soutenue par les outils numériques, réduit progressivement
l’écart avec les hommes et élargit le champ des opportunités économiques pour
des millions de femmes.
Bill Gates, président de la Fondation Gates,
partenaire du rapport, résume ainsi cette avancée : « Plus de personnes que
jamais disposent des outils financiers nécessaires pour investir dans leur
avenir […]. Investir dans des systèmes financiers inclusifs, des
infrastructures publiques numériques et la connectivité est une évidence. »
Inclusion en progrès, mais encore incomplète
Malgré ces avancées notables, 1,3 milliard
d’adultes dans le monde demeurent encore exclus des services financiers, selon
le rapport. Or, parmi eux, près de 900 millions possèdent un téléphone mobile,
dont 530 millions un smartphone. Le potentiel est donc considérable, mais
encore sous-exploité.
La généralisation de systèmes de paiement
instantanés — à l’image de l’UPI en Inde ou du PIX au Brésil —, couplée à une
meilleure protection des consommateurs et à la sécurisation des données,
pourrait permettre d’intégrer cette frange encore marginalisée de la
population. Un enjeu d’autant plus critique que seule la moitié des détenteurs
de téléphones portables dans les pays en développement protège leurs appareils
par mot de passe.
Une dynamique forte en Afrique subsaharienne
Dans les économies d’Afrique subsaharienne, la
détention d’un compte est passée de 49% à 58% entre 2021 et 2024. La région
affiche les taux les plus élevés au monde en matière d’utilisation de l’argent
mobile, ce qui constitue une base solide pour accélérer l’épargne formelle. Le
défi à venir sera de traduire cette dynamique en croissance inclusive durable,
en consolidant les liens entre innovation technologique, accès aux services
financiers et développement économique local.
Une tendance de fond à consolider
Le Global Findex 2025 ne se contente pas
d’observer une photographie des usages : il trace les contours d’un basculement
structurel. En intégrant l’épargne dans les circuits formels, les populations
renforcent leur résilience économique et participent plus directement à la vie
économique de leur pays. Le numérique, s’il est bien encadré, offre les outils
pour démocratiser cette dynamique.
Mais l’élargissement de l’inclusion financière ne
pourra se faire sans une volonté politique forte, des investissements ciblés
dans les infrastructures numériques, et une approche plus rigoureuse de la
régulation. Le chemin est encore long, mais les signaux sont prometteurs.
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