Dans une année marquée par l’incertitude, l’Autorité fiscale kenyane (KRA) a réalisé une prouesse : collecter 2 571 milliards de shillings kenyans (Kshs), soit environ 19,9 milliards de dollars, pour l’exercice 2024/2025, dépassant son objectif de 2 555 milliards de Kshs. Cette hausse de 6,8% par rapport aux 2 407 milliards de Kshs de l’année précédente témoigne d’une résilience remarquable face à un contexte économique turbulent.
« Les contribuables ont fait preuve de résilience
et ont volontairement payé leurs impôts pour soutenir la transformation
économique du pays », a déclaré le Commissaire général de la KRA dans un
communiqué récent. Mais comment la KRA a-t-elle réussi cet exploit malgré des
vents contraires ?
Une économie sous pression, mais des lueurs d’espoir
L’exercice 2024/2025 a été un parcours semé
d’embûches pour le Kenya. L’abandon du projet de loi de finances 2024 a semé le
doute sur les nouvelles mesures fiscales, tandis que des taux d’intérêt
bancaires élevés ont freiné l’investissement privé, avec une contraction du
crédit au secteur privé de 1,1%. À l’échelle mondiale, les tensions
commerciales et les conflits, notamment en Europe et au Moyen-Orient, ont
perturbé les chaînes d’approvisionnement, limitant la croissance des
importations à 0,04% et faisant reculer les exportations de 2%, avec des chutes
marquées dans l’horticulture (-2,5%) et le thé (-15,4%). Ces défis auraient pu
plomber les recettes fiscales.
Pourtant, des facteurs favorables ont soutenu la KRA. L’inflation a baissé à 3,6% contre 6,3% l’année précédente, allégeant la pression sur les ménages. Le shilling kenyan s’est renforcé, passant à une moyenne de 129,35 Kshs contre le dollar, contre 144,1 Kshs. La chute des prix mondiaux du pétrole a réduit les coûts du carburant de plus de 11%, stimulant la consommation. Ces conditions, combinées à une croissance soutenue dans l’agriculture, la finance et l’immobilier, ont offert un terrain fertile pour les efforts de la KRA, qui a transformé ces opportunités en résultats concrets.
Des performances fiscales contrastées
Cette résilience s’est traduite par une collecte
fiscale impressionnante, bien que nuancée. Les revenus destinés au Trésor ont
atteint 2 323 milliards de Kshs, en hausse de 4,5%, mais légèrement en deçà de
l’objectif de 2 347 milliards. Les recettes domestiques ont progressé de 4,8% à
1 688 milliards de Kshs, tandis que les recettes douanières ont bondi de 11,1%
à 879,3 milliards de Kshs, dépassant leur cible de 5,9%. Pour d’autres agences
gouvernementales, la KRA a collecté 248,3 milliards de Kshs, soit 19,5%
au-dessus de l’objectif, prouvant sa capacité à mobiliser des fonds au-delà des
attentes.
Les résultats par catégorie fiscale révèlent des
dynamiques variées. La TVA domestique a crû de 4,2% à 327,3 milliards de Kshs,
dopée par des mesures de conformité renforcées au second semestre. « La KRA a
mis en œuvre une série d’initiatives de conformité pour colmater les fuites de
recettes », a souligné le Commissaire général, citant des contrôles stricts sur
l’enregistrement de la TVA. Les taxes sur les paris ont surpassé les attentes,
avec 13,2 milliards de Kshs collectés, soit 17,2% au-dessus de l’objectif,
grâce à l’intégration en temps réel avec 141 entreprises de jeux. En revanche,
l’impôt sur le revenu des personnes physiques (P.A.Y.E) n’a progressé que de
3,3% à 561 milliards de Kshs, freiné par l’utilisation de bons d’ajustement
pour compenser les dettes fiscales. L’impôt sur les sociétés a mieux performé,
avec une hausse de 9,9% à 304,8 milliards de Kshs, portée par les secteurs des
TIC et de l’industrie, tandis que les taxes d’accise domestiques ont stagné à
69,4 milliards de Kshs, affectées par une baisse des remises des fabricants de
bière et de tabac.
Ces résultats contrastés montrent que la KRA a su
capitaliser sur les secteurs dynamiques tout en luttant contre les faiblesses
structurelles, posant les bases d’une stratégie fiscale innovante.
Technologie et réformes : les clés du succès
Le véritable moteur de cette performance réside
dans l’adoption de technologies modernes et de réformes audacieuses. Le système
électronique de gestion des factures fiscales (eTIMS) a réduit la fraude à la
TVA et simplifié les déclarations, tandis que des scanners dopés à
l’intelligence artificielle ont intercepté des marchandises de contrebande,
renforçant les recettes douanières. Le Bureau centralisé de dédouanement a
divisé par trois les délais de traitement des cargaisons, de 110 heures à 43
heures, générant 22,7 milliards de Kshs. « La KRA continue de tirer parti de
technologies disruptives pour améliorer l’efficacité, la transparence et
l’efficacité », indique le communiqué.
La taxation de l’économie numérique a été un
succès notable, rapportant 14,3 milliards de Kshs, soit une hausse de 32% par
rapport à l’année précédente. Le système électronique de taxation des revenus
locatifs (eRITS) et le recensement des contribuables via le Block Management
System ont ajouté 24,9 milliards de Kshs. Les efforts de recouvrement de dettes
ont mobilisé 141,3 milliards de Kshs, et un programme d’amnistie fiscale a
permis à 3,5 millions de contribuables de bénéficier d’une exonération de 95,6 milliards
de Kshs en pénalités, rapportant 29 milliards de Kshs. De plus, le programme
iWhistle, qui encourage les dénonciations anonymes de fraude, a généré 6,8
milliards de Kshs à partir de 821 cas, renforçant l’intégrité fiscale. « La KRA
reste engagée à promouvoir la conformité par des mécanismes non conflictuels »,
a ajouté le Commissaire général, soulignant l’approche collaborative de
l’agence.
Ces initiatives, combinées à une réorganisation
interne pour mieux répondre aux besoins des petits et grands contribuables, ont
permis à la KRA de transformer les défis en opportunités, tout en renforçant la
confiance des contribuables.
Un regard vers l’avenir
À l’occasion de son 30e anniversaire, la KRA
célèbre une croissance spectaculaire, passant de 122,1 milliards de Kshs en
1995 à plus de 2 500 milliards aujourd’hui. Ce jalon reflète trois décennies
d’innovation et d’engagement. Avec un taux de déclaration à temps de 79%, la
confiance des contribuables est en hausse, mais des défis subsistent. La
dépendance croissante aux technologies comme eTIMS pourrait marginaliser les
petites entreprises non équipées, et la faible croissance du crédit privé
menace l’investissement futur.
Pour relever ces défis, la KRA mise sur son
neuvième plan d’entreprise, qui privilégie l’analyse de données, l’intelligence
artificielle et la simplification des processus. De nouveaux centres de
facilitation du commerce à Kainuk, Lodwar et Kakuma renforcent les échanges
avec le Soudan du Sud, l’Éthiopie et l’Ouganda. « La KRA reste engagée à
simplifier les processus de paiement des impôts et à garantir une expérience
positive pour les contribuables », a affirmé le Commissaire général. En
parallèle, l’agence devra élargir l’assiette fiscale pour répondre à une
population croissante et contrer l’évasion fiscale dans l’économie numérique.
Une leçon de résilience
L’exercice 2024/2025 montre que la KRA peut prospérer même dans l’adversité. En combinant technologie, réformes et engagement des contribuables, elle a non seulement atteint ses objectifs, mais a également posé les bases d’une croissance durable. Alors que le Kenya navigue dans une économie mondiale incertaine, la KRA prouve que l’innovation et la confiance peuvent transformer les défis en tremplins pour le développement national.
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