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  • 02/10/2025

FMI–Libéria : 26,5 millions de dollars débloqués pour soutenir les réformes

Le Libéria bénéficie d’un nouveau soutien financier du Fonds monétaire international (FMI). Le Conseil d’administration a validé, le 1er octobre, la deuxième revue de l’accord de facilité élargie de crédit (FEC), autorisant un décaissement immédiat de 26,5 millions de dollars. Ce montant porte à près de 79,4 millions de dollars l’enveloppe déjà reçue par le pays dans le cadre de ce programme de 40 mois approuvé en septembre 2024.

 

Une économie en reprise mais encore fragile

 

Après un ralentissement en 2024, la croissance du PIB est attendue à 4,6% en 2025 et à 5,4% en 2026. Elle devrait être portée par les secteurs minier – or et minerai de fer – ainsi que par la reprise agricole. À moyen terme, le FMI projette une stabilisation autour de 5,5%, à condition que les réformes prévues soient appliquées rapidement.

 

Cette perspective reste cependant exposée à des risques : dépendance à l’aide extérieure, incertitudes de l’économie mondiale et fragilités internes.

 

Discipline budgétaire et réformes fiscales

 

Le FMI insiste sur la nécessité de maintenir une gestion rigoureuse des finances publiques. Selon M. Bo Li, directeur général adjoint et président par intérim du Conseil, « les mesures visant à réduire l’important déficit budgétaire, à atténuer les vulnérabilités liées à la dette et à renforcer les réserves de change ont produit des résultats encourageants ».

 

L’institution souligne aussi les efforts déployés pour préserver les programmes sociaux essentiels, après la fin des subventions américaines, grâce à une meilleure mobilisation des recettes fiscales. Les prochaines étapes s’annoncent ambitieuses : passage à une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) plus élevée, réforme de l’impôt sur le revenu et réduction des exonérations fiscales. L’objectif est de dégager plus de ressources pour financer les projets de développement prioritaires.

 

Un secteur bancaire sous pression

 

Le système bancaire reste un maillon fragile. Trois banques en difficulté sont en cours de restructuration. Le FMI demande à la Banque centrale du Libéria d’appliquer un cadre réglementaire plus strict pour réduire le volume élevé de prêts non performants et consolider la stabilité du secteur. Cet assainissement est jugé essentiel pour soutenir le financement de l’économie par le crédit au secteur privé.

 

Gouvernance et lutte contre la corruption

 

La corruption reste un défi majeur. Le FMI salue toutefois les récentes mesures prises par les autorités, dont la publication obligatoire des déclarations de patrimoine des agents publics. Une étude diagnostique de gouvernance servira de base à de nouvelles réformes pour améliorer la transparence et attirer davantage d’investissements étrangers.

 

Une trajectoire à surveiller

 

Malgré des signaux positifs, le FMI reste prudent. La réussite du programme dépendra du maintien de la discipline budgétaire, de l’avancée des réformes structurelles et d’un engagement ferme contre la corruption.

 

La prochaine consultation annuelle au titre de l’article IV – un exercice de surveillance des économies membres du FMI – se tiendra en 2026. Elle permettra d’évaluer si le Libéria a transformé ce soutien financier en levier réel de développement durable.