Le 1er septembre 2025, le président John Dramani Mahama a destitué la Présidente de la Cour suprême Gertrude Sackey Torkornoo, après qu’un comité constitutionnel, saisi sous l’article 146, a recommandé sa révocation pour « conduite jugée incompatible avec ses fonctions ». Cette décision, inédite dans l’histoire judiciaire du Ghana, fait écho à une suspension déjà prononcée en avril. Le comité, composé de magistrats et de personnalités civiles, avait mené plusieurs mois d’auditions à huis clos. Torkornoo rejette toutes les accusations, les qualifiant d’« infondées » et « politiquement motivées ».
La réaction ne s’est pas fait attendre. Sur le plan international, le Bar Council (Angleterre et pays de Galles) et la Commonwealth Lawyers Association ont dénoncé le manque de transparence et réclamé davantage de garanties procédurales. À Accra, le parti d’opposition parle d’une atteinte grave à l’indépendance du pouvoir judiciaire, tandis que le gouvernement rappelle que la Constitution obligeait le président à suivre la recommandation du comité. Le Procureur général du Ghana a précisé que la suspension restait valable jusqu’à l’exécution complète du rapport.
Au-delà du choc institutionnel, l’affaire a des
implications économiques directes. La solidité du système judiciaire est l’un
des premiers critères scrutés par les investisseurs : une justice perçue comme
fragile alourdit le risque pays, renchérit le coût des capitaux et freine les investissements
directs étrangers (IDE).
Dans un contexte où les flux mondiaux vers les
pays en développement sont déjà sous pression, chaque incertitude
institutionnelle devient un handicap supplémentaire. Sur le plan domestique,
entreprises, banques et partenaires publics-privés redoutent l’effet d’une
défiance accrue : exécution des contrats, arbitrages, sécurité des transactions
— autant de maillons dépendants d’une justice crédible.
Cette destitution renvoie aussi à d’autres
précédents en Afrique. Au Nigéria en 2019, la suspension d’un haut magistrat en
pleine période électorale avait été perçue comme une manœuvre politique, minant
la confiance publique. En Gambie, la Cour de la CEDEAO a annulé une destitution
jugée irrégulière, rappelant que des recours régionaux peuvent contester des
décisions nationales.
Au Kenya, la lutte anticorruption du début des
années 2000 avait débouché sur des suspensions sans restaurer durablement la
confiance. Partout, la leçon est la même : même une procédure « légale » coûte
cher lorsqu’elle manque de transparence ou semble instrumentalisée.
Pour le Ghana, ce précédent marque une étape
politique et institutionnelle forte. Mais il comporte un risque double : celui
d’une perte de légitimité interne et celui d’un affaiblissement de
l’attractivité économique. Légalement, la procédure est respectée ;
politiquement et économiquement, elle reste sous examen. Sans un effort de
transparence supplémentaire, ce sont les marchés et les citoyens qui, tôt ou
tard, retireront leur confiance.
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