Au Ghana, Le taux de variation des prix à la
production est tombée à 5,9% en juin 2025, son niveau le plus bas depuis
novembre 2023. Cette décrue, portée notamment par les secteurs minier et
manufacturier, marque un tournant significatif, selon les données publiées par
le Ghana Statistical Service.
Un repli historique de l’inflation au
consommateur
L’inflation au Ghana poursuit sa décrue à un
rythme inédit. En juin 2025, le taux d’inflation est tombé à 13,7%, contre
18,4% en mai, selon les chiffres publiés par le Ghana Statistical Service
(GSS). Ce niveau, le plus bas depuis décembre 2021, marque le sixième mois
consécutif de baisse.
Le mouvement est d’autant plus marquant qu’en
mars, l’inflation s’élevait encore à 22,4%. En trois mois seulement, le pays a
connu une réduction de près de neuf points de pourcentage. Une dynamique
rarement observée depuis la crise monétaire de 2014, au cours de laquelle le
Ghana avait dû faire appel au soutien du FMI.
L’alimentaire, moteur principal du
ralentissement
Cette amélioration du climat inflationniste
s’explique en premier lieu par le ralentissement des prix alimentaires. Ceux-ci
sont passés de 26,8% en avril à 22,8% en mai, puis à 16,3% en juin. Cette
tendance reflète une meilleure disponibilité des produits agricoles sur les
marchés intérieurs, mais aussi une certaine stabilisation des coûts
logistiques, notamment dans le transport des vivres vers les centres urbains.
Le mouvement touche aussi les produits non
alimentaires. Entre mai et juin, leur inflation a reculé de 14,4% à 11,4%, ce
qui indique un desserrement des tensions dans plusieurs secteurs, comme les
loyers, l’ameublement ou l’énergie domestique. Cette évolution s’inscrit dans
un cadre de politique monétaire volontairement rigide.
Une politique monétaire stricte, mais assumée
La Banque du Ghana a en effet maintenu son taux
directeur à 28% depuis janvier 2024. Une stratégie résolument
anti-inflationniste, combinée à une meilleure discipline budgétaire et à une
relative appréciation du cedi, après des années de dépréciation continue.
L’objectif : contenir les anticipations d’inflation et restaurer la crédibilité
monétaire. Jusqu’ici, la combinaison semble produire ses effets.
Les prix producteurs en chute libre
Mais la désinflation ne concerne pas seulement
les consommateurs. Du côté des producteurs aussi, les signaux sont
significatifs. L’indice des prix à la production (IPP), qui mesure les prix
perçus par les producteurs pour leurs biens et services, est tombé à 5,9% en
juin, contre 10,1% un mois plus tôt. Il s’agit de son plus bas niveau depuis
novembre 2023.
Cette baisse ne se limite pas à un ralentissement
: elle correspond à une contraction réelle des prix reçus par les producteurs.
Comme l’a précisé Dr Alhassan Iddrisu, statisticien en chef du gouvernement : «
Il ne s'agit pas seulement d'un ralentissement de l'inflation, mais d'une
baisse réelle des prix. En moyenne, les prix obtenus par les producteurs pour
leurs biens et services ont reculé de 1,4% entre mai et juin. »
Mines et industrie : les deux grands
contributeurs
Cette baisse de l’IPP est fortement concentrée. «
La quasi-totalité de la baisse de l'inflation des producteurs provient de deux
secteurs seulement : les mines et carrières et l'industrie manufacturière », a
souligné Dr Iddrisu. Ces deux segments représentent une part considérable de la
production nationale. Leur désinflation a donc des effets multiplicateurs sur
l’ensemble de l’économie.
Autre signal notable : certains prix baissent
désormais dans les services. « Les prix n'augmentent pas seulement plus
lentement, certains, notamment ceux des transports, des hôtels et des
restaurants, sont en fait en baisse », a indiqué le statisticien. Une évolution
qui pourrait, si elle se confirme, alléger concrètement le budget des ménages
et relancer la consommation intérieure.
Les perspectives : prudence et vigilance
Les analystes saluent ces progrès. L’agence Fitch
Ratings prévoit que l’inflation moyenne pourrait s’établir autour de 15% d’ici
la fin 2025. De son côté, le gouvernement vise un objectif encore plus
ambitieux : 11,9%.
Mais plusieurs incertitudes pèsent. Le Ghana
reste exposé aux aléas climatiques, aux fluctuations des cours mondiaux
(notamment sur le pétrole, le cacao et l’or), et à un niveau de dette publique
toujours élevé. La fragilité de certaines banques commerciales et le poids de
la dette extérieure rendent toute rechute possible.
Le véritable défi consistera à transformer ce
soulagement conjoncturel en stabilité durable. Car si l’inflation venait à
repartir à la hausse, les marges de manœuvre budgétaires et monétaires
risqueraient d’être rapidement épuisées.
En somme, le Ghana enregistre une double détente
rare : les prix à la consommation diminuent, et ceux à la production suivent la
même trajectoire. C’est un retournement bienvenu pour une économie longtemps
étouffée par les hausses de prix. Mais la prudence reste de mise : ces acquis
récents devront être consolidés dans un contexte régional et mondial toujours
incertain.
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