Le Ghana veut doter
son secteur financier d’un cadre réglementaire dédié à la finance islamique
d’ici fin 2025, avec pour ambition de renforcer l’inclusion financière et
d’attirer de nouveaux capitaux. Cette
réforme, jugée structurante, vise à encadrer de façon cohérente la banque, les
marchés de capitaux et l’assurance, à travers un cadre de gouvernance sharia
robuste.
La Banque du Ghana (BoG), la Securities and Exchange
Commission et la National Insurance Commission travaillent de concert pour
harmoniser les différents cadres réglementaires. Des adaptations sont
envisagées pour formaliser la gouvernance charia (conseils de supervision,
normes de conformité) et préciser les modalités d’octroi de licences.
Cette initiative s’inscrit dans un projet gouvernemental
plus large visant à porter le taux d’inclusion financière à 85 % en 2028,
contre 58 % aujourd’hui, en diversifiant la palette de produits proposés aux
quelque six millions de ghanéens encore dépourvus de comptes formels bancaires
ou d’épargne classiques.
Selon Ernest Addison, gouverneur de la Banque centrale, le
futur dispositif couvrira la banque de détail, la microfinance, les sukuk et
l’assurance takaful, avec pour objectif d’offrir des produits éthiques et
attirer des flux de capitaux du Golfe vers les secteurs productifs du pays en
croissance.
Architecture réglementaire et fiscalité attendues
Pour certains analystes, la valeur ajoutée du cadre ghanéen
réside dans l’unification prévue des trois volets (banque, assurance, marché
des capitaux) sous une même autorité de conformité, un choix censé limiter les
divergences d’interprétation juridique et rassurer les investisseurs
institutionnels locaux sur le long terme.
La législation sera soumise au Parlement en deux étapes, a
indiqué la vice-ministre des Finances Abena Osei-Asare, précisant que le
premier texte fixera la définition légale des produits, avant un projet de loi
budgétaire intégrant un traitement fiscal neutre, indispensable à la
compétitivité des nouveaux instruments financiers islamiques.
Contraintes et perspectives
Malgré l’élan réglementaire salutaire, plusieurs défis ont
été identifiés à savoir le besoin de compétences locales (jurisprudence
islamique, structuration de produits), la sensibilisation du public et des
clients corporates, ainsi que l’harmonisation entre normes charia et exigences
prudentielles locales. La mise en place d’instances de supervision charia
indépendantes et de procédures de contrôle robustes restera déterminante pour
la crédibilité du dispositif et la confiance des investisseurs.
Des académiciens et praticiens au Ghana soulignent aussi
l’importance d’un cadre légal clair et favorable sur la licence, la fiscalité
et le traitement comptable des contrats islamiques (mudaraba, murabaha, ijara),
afin d’éviter les ambiguïtés et d’assurer la neutralité concurrentielle avec la
banque conventionnelle.
Les annonces ont suscité un écho favorable au sein de
l’écosystème financier local et des réseaux spécialisés de la finance
islamique, où l’on salue une « échéance claire » et une approche inter
régulateurs jugée essentielle à la cohérence du marché. Des acteurs privés ont
commencé à cadrer leur communication autour de produits « éthiques »
compatibles, en anticipant le futur cadre technique et de gouvernance. Le secteur bancaire privé a commencé à communiquer sur une
approche « éthique abrahamique » compatible avec les principes islamiques,
signe d’un intérêt croissant des institutions pour une offre de produits
alignés avec ces standards.
Appuis multilatéraux
Les partenaires multilatéraux observent la démarche avec
intérêt : la Banque mondiale s’est dite prête à fournir une assistance
technique, tandis que le Fonds monétaire international surveille l’impact
macroéconomique, notamment sur la dette publique, si Accra venait à privilégier
les sukuk pour son financement futur souverain.
La réussite du projet dépendra de la qualité des textes et
de la capacité à former les équipes des banques et des superviseurs. Si le calendrier
est respecté, le Ghana rejoindrait le groupe croissant d’économies africaines
ayant adopté un cadre réglementaire pour la finance islamique et pourrait, à
terme, explorer des émissions de sukuk pour des besoins d’infrastructure ou de
gestion de la dette, à l’instar d’expériences menées ailleurs sur le continent.
Les prochains mois seront décisifs pour la rédaction finale des textes, les
consultations avec le marché et la préparation opérationnelle des institutions
financières.
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