IATF 2025 : Alger attend 35 000 visiteurs et 44 milliards dollars de deals du 4 au 10 septembre

Du 4 au 10 septembre 2025, Alger accueillera la 4ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF). Organisé par Afreximbank, la Commission de l’Union africaine et le Secrétariat de la ZLECAf, ce rendez-vous s’impose comme la plus grande plateforme du continent dédiée au commerce et à l’investissement. Avec plus de 2 000 exposants et 35 000 participants attendus, l’IATF 2025 pourrait marquer une étape décisive pour transformer le potentiel africain en opportunités concrètes.

Une initiative née en 2018

L’IATF est une création relativement récente. La première édition s’est tenue en 2018 au Caire. En 2021, Durban a pris le relais, avant un retour au Caire en 2023, qui a permis de conclure plus de 43 milliards de dollars de transactions selon Afreximbank. L’édition d’Alger sera donc la quatrième. Son ambition : dépasser ce record et impulser une nouvelle dynamique pour la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Le défi du commerce intra-africain

Aujourd’hui, le commerce entre pays africains reste limité. Moins de 15% des échanges du continent se font en interne, contre environ 60% en Europe et 50% en Asie (Commission économique pour l’Afrique, 2023). L’IATF se présente comme un accélérateur. « La Foire commerciale intra-africaine offre une plateforme unique où les entreprises africaines peuvent se rencontrer, explorer de nouvelles opportunités et conclure des affaires sans passer par des marchés extérieurs », souligne Benedict Oramah, président d’Afreximbank.

Plus qu’une foire : un hub sectoriel

L’IATF ne se limite pas à des stands d’exposition. L’événement propose des espaces thématiques :

• CANEX (Creative Africa Nexus) pour valoriser les industries créatives et culturelles.
• IATF Automotive Show consacré au secteur automobile.
• Des programmes dédiés aux jeunes, aux femmes entrepreneures, aux diasporas et aux start-up.
  Ces initiatives renforcent la dimension inclusive de l’événement et montrent que le commerce africain ne se limite plus aux matières premières.

Industrialisation et durabilité au cœur du programme

Le thème retenu pour 2025 – “Boosting Intra-African Trade for a Sustainable Future: Innovation, Value Addition, and Green Industrialisation” – traduit la volonté de promouvoir la transformation locale. L’objectif : ajouter de la valeur aux produits africains, développer des chaînes de valeur régionales et encourager l’industrialisation verte. « Nous devons cesser d’exporter du cacao brut ou du cuivre non transformé. L’Afrique doit devenir un acteur de l’industrie mondiale », a insisté Albert Muchanga, Commissaire au Développement économique de l’Union africaine.

Un levier pour la ZLECAf

L’IATF s’inscrit dans la stratégie de mise en œuvre de la ZLECAf, entrée en vigueur en 2021. En rassemblant entreprises, investisseurs, décideurs politiques et institutions financières, l’événement offre une plateforme concrète pour donner vie à cette zone de libre-échange. Les accords attendus, estimés à 44 milliards de dollars, témoignent de la volonté de passer de la vision aux réalisations.

Alger, vitrine du panafricanisme économique

En accueillant la Foire, l’Algérie se place au centre de la diplomatie économique africaine. Pour Alger, c’est aussi une occasion de renforcer son rôle dans la ZLECAf et d’affirmer sa place de hub régional. Mais au-delà, c’est toute l’Afrique qui est concernée : l’IATF 2025 ambitionne de transformer la manière dont les Africains commercent entre eux et avec le reste du monde.

L’IATF n’est pas une simple foire commerciale. C’est une plateforme stratégique qui, si elle tient ses promesses, peut contribuer à remodeler le paysage économique du continent. Plus qu’un événement, Alger 2025 se veut un point de bascule vers une Afrique qui produit, échange et investit d’abord en elle-même.