16/08/2025

Burkina Faso : De nouvelles taxes pour réguler le secteur de la communication

Le gouvernement burkinabè vient de franchir une nouvelle étape dans l’encadrement du secteur de la communication. Réuni en Conseil des ministres le 13 août 2025, l’exécutif a adopté un décret instituant de nouvelles redevances et taxes applicables aux médias traditionnels et aux acteurs émergents du numérique.

Selon le communiqué, cette réforme répond à l’essor des réseaux sociaux et à l’émergence de nouveaux acteurs tels que les Web radios, les Web télévisions et les distributeurs de programmes audiovisuels via Internet (IPTV). "L’évolution technologique dans le secteur de la communication a entraîné des transformations majeures", justifie le texte.

Le décret s’appuie sur la loi organique n°041-2023/ALT du 21 novembre 2023 relative au Conseil supérieur de la communication (CSC) et sur la loi organique n°073-2015/CNT concernant les finances publiques. Objectif : créer un cadre réglementaire adapté et durable, capable d’intégrer aussi bien les médias classiques que les plateformes numériques.

Trois principales innovations sont annoncées :

la fusion des textes de 2017 relatifs aux redevances pour les radios et télévisions internationales et aux distributeurs audiovisuels à péage ;

l’intégration des nouveaux médias digitaux, de plus en plus présents sur le marché ;

la mise en place de recettes propres pour financer le fonctionnement du CSC et renforcer son autonomie financière.

Avec cette décision, le Burkina Faso affirme sa volonté de moderniser la régulation du secteur audiovisuel tout en élargissant sa base fiscale. Concrètement, les entreprises souhaitant opérer dans le secteur de la communication, qu’elles soient locales ou internationales, devront désormais s’acquitter de redevances et de taxes de concession d’entrée sur le marché burkinabè.

L’adoption de ce décret marque une étape importante : elle place désormais les médias en ligne et les plateformes audiovisuelles numériques au même niveau de régulation que les acteurs traditionnels, une mesure qui devrait profondément transformer le paysage médiatique burkinabè.