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  • 16/12/2025

Kenya : Le gouvernement lance deux fonds stratégiques pour transformer l’économie et les infrastructures

Le Kenya franchit une étape majeure dans sa stratégie de transformation économique avec l’approbation par le Cabinet de deux fonds clés : le Fonds national d’infrastructure et le Fonds souverain. Selon Hussein Mohamed, porte-parole de la State House Kenya, « Le Cabinet a approuvé la création du Fonds national pour les infrastructures et du Fonds souverain, deux moteurs destinés à soutenir le plan audacieux et ambitieux du président Ruto, d’un montant de 5 000 milliards de shillings kenyans, visant à transformer le Kenya en une économie de premier plan. » Ce chiffre représente la valeur totale de la feuille de route économique et ne correspond pas à l’enveloppe spécifique des fonds eux-mêmes.

 

Le Fonds national d’infrastructure, structuré en société à responsabilité limitée, servira de pilier pour aligner les ressources financières sur les priorités nationales. « Chaque shilling investi par l’intermédiaire du Fonds devrait rapporter jusqu’à 10 shillings supplémentaires de la part d’investisseurs à long terme », précise le communiqué. L’objectif est de mobiliser des capitaux privés pour financer des projets publics prioritaires, tout en réduisant la dépendance à l’emprunt et à la fiscalité.

 

Le Fonds souverain, alimenté par les revenus des ressources naturelles et une partie des produits de privatisation, vise à renforcer « la discipline budgétaire, la résilience et la compétitivité nationale à long terme ». Fondé sur l’épargne intergénérationnelle et en accord avec l’article 201 de la Constitution, il sécurisera la valeur nationale pour les générations futures.

 

Ces fonds soutiendront un ambitieux programme d’infrastructures. Le gouvernement prévoit la construction de 50 méga-barrages, 200 mini-barrages et plus de 1 000 micro-barrages pour accroître la production agricole et sécuriser l’approvisionnement en eau. Sur le plan des transports, 2 500 km d’autoroutes seront doublés et 28 000 km de routes goudronnées. Le chemin de fer sera étendu jusqu’à Malaba, et les ports de Mombasa et de Lamu modernisés, renforçant ainsi la connectivité à l’intérieur du pays et avec ses voisins.

 

L’énergie constitue un autre pilier stratégique. Le Kenya projette d’ajouter 10 000 mégawatts de capacité électrique au cours des sept prochaines années, en exploitant le géothermique, l’hydroélectrique, le solaire, l’éolien et le nucléaire. Ces investissements « soutiendront la fabrication, l’économie numérique, l’e-mobilité et les technologies émergentes », souligne le communiqué.

 

Au-delà de l’infrastructure et de l’énergie, le gouvernement modernise la sécurité et les services publics. Un système national intégré de commandement et de contrôle améliorera la coordination des forces de sécurité. La deuxième génération de permis de conduire intelligents, dotée d’un système de points et d’un portefeuille mobile, sera déployée pour renforcer la sécurité routière.

 

Le secteur agricole bénéficiera d’un programme de soutien à la chaîne de valeur de l’élevage, destiné à accroître la productivité, réduire les pertes post-récolte et améliorer les revenus des agriculteurs grâce à des investissements dans la génétique, l’alimentation animale, la production de fourrage et l’infrastructure de la chaîne du froid.

 

Enfin, le Kenya se positionne sur la scène internationale avec la création du Kenya National Convention Bureau et l’accueil prévu du 4e sommet tripartite COMESA-CEA-SADC à la mi-2026, renforçant l’intégration régionale et le tourisme d’affaires à forte valeur ajoutée.

 

Ces initiatives marquent, selon le communiqué, un « tournant décisif vers un modèle de développement durable, axé sur l’investissement, qui mobilise des capitaux, accélère la mise en œuvre, préserve la valeur nationale et assure une prospérité durable pour les générations actuelles et futures ».