Le Botswana, géant africain du diamant, vient d’annoncer une dévaluation de sa monnaie, le pula, de 2,76% sur l’année à venir. Objectif : rendre ses exportations plus compétitives face à une chute mondiale de la demande de diamants. Mais ce pari audacieux suffira-t-il à relancer une économie en difficulté ?
Une dévaluation pour sauver les diamants
Le pula, longtemps symbole de la stabilité
économique du Botswana, sera déprécié à un rythme plus rapide que prévu.
Initialement fixé à 1,51%, le taux de dévaluation a été relevé à 2,76%, selon
la Banque du Botswana. Cette décision s’inscrit dans une stratégie visant à
réduire le coût des produits botswanais sur les marchés internationaux. « Nous
ajustons le pula pour soutenir notre compétitivité », a déclaré un porte-parole
de la banque centrale, cité par Reuters le 10 juillet 2025.
Le secteur des diamants, qui représente 80% des
exportations du pays, est sous pression. Les ventes de Debswana, coentreprise
entre le gouvernement et De Beers, ont plongé de 52% au cours des neuf premiers
mois de 2024, passant de 3,2 milliards à 1,53 milliard de dollars, selon un
rapport de la société. La raison ? Une demande mondiale en berne, notamment en
Chine, et la montée en puissance des diamants synthétiques.
Pourquoi le pula est-il dévalué ?
Une dévaluation rend une monnaie moins chère par
rapport à d’autres devises, comme le dollar ou l’euro. Résultat : les produits
exportés coûtent moins cher à l’étranger. Pour le Botswana, cela signifie que
ses diamants deviennent plus attractifs face à ceux de concurrents comme la
Russie ou l’Afrique du Sud. Le pula est lié à un panier de devises, dominé par
le rand sud-africain. Ajuster ce panier permet au gouvernement de contrôler la
valeur de sa monnaie.
Mais cette mesure n’est pas sans risques. Une
monnaie moins forte peut augmenter le coût des importations, comme le carburant
ou les produits alimentaires, ce qui pourrait peser sur les ménages botswanais.
« La dévaluation est une arme à double tranchant », explique Tshepiso
Motshegwa, économiste à l’Université du Botswana, dans une interview à
Bloomberg datée du 12 juillet 2025. « Elle peut stimuler les exportations, mais
elle risque d’alimenter l’inflation. »
Une économie dépendante des diamants
Le Botswana est souvent présenté comme un modèle
de stabilité en Afrique. Depuis son indépendance en 1966, le pays a bâti une
économie robuste grâce à ses mines de diamants. Ces pierres précieuses génèrent
un tiers des recettes fiscales et un quart du PIB. Pourtant, cette dépendance
est devenue un talon d’Achille. La baisse de la demande mondiale, combinée à
une concurrence accrue des diamants synthétiques, a réduit les revenus. Les
réserves de change du pays, qui couvrent désormais seulement 5,2 mois d’importations,
sont sous pression.
« Le Botswana doit diversifier son économie »,
avertit Mphoeng Mphoeng, analyste chez African Business Magazine, dans un
article du 8 juillet 2025. « La dévaluation est un pansement temporaire, mais
elle ne résout pas le problème structurel. »
Quel impact pour les Botswanais ?
Pour les citoyens, la dévaluation pourrait se
traduire par une hausse des prix. Le Botswana importe une grande partie de ses
biens de consommation, et un pula plus faible renchérit ces produits. Dans les
rues de Gaborone, l’inquiétude monte. « Tout devient plus cher, mais nos
salaires ne suivent pas », confie Kabelo, un commerçant local, interrogé par
l’AFP le 13 juillet 2025.
Pourtant, le gouvernement espère que la
dévaluation relancera les exportations et créera des emplois dans le secteur
minier. Debswana, qui emploie des milliers de personnes, pourrait bénéficier
d’une reprise des ventes. Mais les experts restent prudents. « Si la demande
mondiale ne repart pas, la dévaluation aura un impact limité », note Motshegwa.
Un pula toujours fort, mais fragilisé
Le pula reste l’une des monnaies les plus stables
d’Afrique, grâce à une gestion économique prudente. Totalement convertible, il
est ancré à un panier de devises, ce qui limite les fluctuations brutales.
Cependant, son taux de change face au dollar, estimé récemment à environ 13,66
pula pour 1 dollar (selon les calculs basés sur les données de Debswana),
montre une légère faiblesse par rapport aux années précédentes.
Un pari sur l’avenir
En dévaluant le pula, le Botswana mise sur une
relance de son secteur diamantaire. Mais dans un monde où les goûts des
consommateurs évoluent et où les diamants synthétiques gagnent du terrain, ce
pari est risqué. Le pays devra investir dans la diversification – tourisme,
agriculture, technologies – pour réduire sa dépendance aux gemmes. En
attendant, les Botswanais observent, entre espoir d’une reprise et crainte
d’une inflation galopante.
Pour plus d’informations sur les taux de change
ou la politique monétaire, consultez le site officiel de la Banque du Botswana
: www.bankofbotswana.bw.
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