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  • 25/07/2025

Le Kenya mise sur le tourisme durable pour booster son économie

Le 25 juillet 2025, depuis la réserve nationale de Masai Mara, le président kényan William Ruto a dévoilé une ambition audacieuse : attirer 5 millions de touristes internationaux d’ici 2027. Lors du lancement du livestream mondial de la Grande Migration des gnous, un spectacle naturel d’envergure planétaire, il a présenté une stratégie visant à faire du Kenya une destination touristique incontournable. « Nous voulons un tourisme qui enrichit à la fois le visiteur et l’hôte, transformant les voyageurs en ambassadeurs du Kenya », a-t-il déclaré, selon un communiqué officiel relayé par le ministère du Tourisme.

 

Le tourisme est un pilier de l’économie kényane, représentant environ 10% du PIB. En 2024, le pays a accueilli 2,4 millions de visiteurs, une hausse de 15% par rapport à l’année précédente, générant 3,5 milliards de dollars de recettes, d’après les chiffres du Kenya Tourism Board. Cette croissance reflète l’attrait croissant du pays, porté par ses parcs nationaux, ses plages de sable blanc et son riche patrimoine culturel. Mais le Kenya ne compte pas s’arrêter là. L’objectif de 5 millions de touristes d’ici 2027 vise à doubler ces chiffres, tout en misant sur un tourisme durable.

 

Le choix de Masai Mara comme vitrine de cette campagne n’est pas anodin. Surnommé le « joyau de la couronne » par Ruto, ce parc est mondialement célèbre pour la Grande Migration, où des millions de gnous traversent la rivière Mara dans un ballet spectaculaire. Le lancement du livestream mondial, une première pour le Kenya, permet aux internautes du monde entier de suivre cet événement en direct. Cette initiative, soutenue par des partenaires technologiques, vise à séduire une nouvelle génération de voyageurs connectés.

 

Le tourisme durable est au cœur de la stratégie. À Masai Mara, les communautés locales, notamment les Masaï, bénéficient directement des revenus touristiques. « Le tourisme durable est une réalité vivante à Masai Mara, où les communautés prospèrent, les écosystèmes s’épanouissent et les voyageurs repartent enchantés », a affirmé Ruto. Des programmes de conservation, comme la protection des habitats fauniques et la réduction de l’empreinte carbone, sont également mis en avant. Ces efforts répondent à une demande croissante pour des voyages éthiques, un marché en pleine expansion.

 

Mais le chemin vers cet objectif ambitieux n’est pas sans obstacles. Le Kenya fait face à une forte concurrence régionale, notamment de la Tanzanie et de l’Afrique du Sud, qui attirent également des millions de visiteurs. Les infrastructures touristiques, bien que modernisées, nécessitent encore des investissements pour accueillir un afflux massif de visiteurs. De plus, la pression sur les écosystèmes, comme Masai Mara, exige un équilibre délicat entre développement économique et préservation environnementale.

 

Pour diversifier son offre, le Kenya mise sur ses atouts variés. Outre la faune, le pays promeut ses plages de Mombasa, ses sites d’écotourisme comme le mont Kenya, et ses événements culturels, tels que les festivals masaï. L’innovation, à l’image du livestream, et le sport, avec des marathons internationaux, complètent cette stratégie. « Le Kenya a tout pour devenir une destination touristique mondiale de premier plan », estime Jane Adamson, analyste du tourisme basée à Nairobi, dans une interview à Business Daily Africa.

 

L’initiative de Ruto pourrait transformer l’économie kényane. En 2024, le tourisme a créé des dizaines de milliers d’emplois, notamment pour les jeunes. Doubler les arrivées touristiques d’ici 2027 pourrait amplifier cet impact, tout en renforçant la position du Kenya sur la scène mondiale. Reste à savoir si le pays saura relever les défis logistiques et environnementaux pour concrétiser cette vision. Une chose est sûre : avec la Grande Migration en direct sur les écrans du monde entier, le Kenya a déjà capté l’attention.