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  • 05/09/2025

Libéria / Blanchiment d’argent : La FIA alerte sur la vulnérabilité du secteur immobilier

L’Agence de Renseignement Financier du Libéria (FIA) vient de publier son premier rapport d’évaluation des risques portant sur le secteur immobilier.

 

Réalisée par sa Section d’analyse des risques et de la stratégie, cette étude met en lumière les failles qui exposent le marché au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme (LBC/FT).

 

Un secteur à fort potentiel mais encore fragile

 

Selon le rapport, l’immobilier libérien repose sur un cadre réglementaire incomplet et largement informel. La majorité des transactions — ventes, locations ou hypothèques — se font en dehors du système bancaire. Cela réduit fortement la traçabilité des flux financiers.

 

La FIA souligne aussi un manque de connaissances en matière de LBC/FT chez de nombreux acteurs, qu’il s’agisse de propriétaires ou d’opérateurs. Les obligations liées au KYC (Know Your Customer) et à la diligence raisonnable restent méconnues, tout comme les exigences de déclaration.

 

Des failles juridiques préoccupantes

 

Le document met en évidence des incohérences dans la vérification et la notarisation des actes de propriété. Cette faiblesse juridique favorise l’opacité autour de la propriété réelle des biens. L’absence de mécanisme pour identifier les bénéficiaires effectifs constitue un risque majeur, ouvrant la voie à des manipulations et à l’utilisation abusive du secteur.

 

Une faible contribution fiscale

 

Alors que l’immobilier représente un levier économique important, sa contribution aux finances publiques demeure marginale. Le secteur ne pèse que 4% des recettes générales collectées, un chiffre jugé très faible au regard de son potentiel.

 

Pour la FIA, un meilleur encadrement réglementaire permettrait à la fois d’assainir l’activité et d’accroître les revenus fiscaux de l’État.

 

Un travail collectif pour réformer le secteur

 

La réalisation de ce rapport a reposé sur une large concertation. Ont été associés l’Autorité fiscale du Libéria, le Registre des entreprises, le ministère de la Justice, les tribunaux, les notaires publics, la Police nationale, la Commission anti-corruption, l’Autorité foncière, mais aussi des avocats, des cabinets juridiques et les organisations professionnelles du secteur, telles que la Fédération des agents immobiliers du Libéria (FE-REAL).

 

En mobilisant ces différents acteurs, la FIA souhaite poser les bases d’un cadre plus transparent et plus inclusif.

« Cette évaluation constitue une étape essentielle vers une meilleure supervision du secteur », affirme l’institution.

 

Les recommandations émises devraient contribuer à renforcer la conformité, la transparence et la supervision de l’immobilier, tout en consolidant la lutte contre la corruption et les menaces financières au Libéria.