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  • 26/09/2025

L’Italie sanctionne les pétroliers : Quelles répercussions pour l’Afrique ?

Une amende historique

 

Le 26 septembre 2025, l’Autorité italienne de la concurrence (AGCM) a infligé une amende record de 936 millions d’euros à six compagnies pétrolières – Eni, Esso, IP, Q8, Saras et Tamoil.

 

Ces entreprises sont accusées d’entente illicite sur le prix du bioéthanol intégré aux carburants. La coordination aurait duré trois ans, augmentant artificiellement le coût des carburants pour les consommateurs italiens.

 

Le mécanisme de l’entente

 

Les compagnies ont fixé ensemble la valeur du bioéthanol dans les carburants pour poids lourds. Ce bio-composant, obligatoire pour respecter les normes environnementales, est passé de 20 € par m³ en 2019 à près de 60 € aujourd’hui. L’entente se faisait par des échanges directs et indirects, impactant les prix sur plusieurs années.

 

Une présence africaine stratégique

 

Ces entreprises ne sont pas seulement actives en Europe. Eni est implantée dans 13 pays africains, dont la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Ghana, l’Angola et le Congo, avec environ 3 000 employés locaux.

 

Esso, IP, Q8 et Tamoil interviennent dans la distribution et le raffinage en Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Ghana. Saras et IP se concentrent sur le raffinage et l’importation de produits pétroliers, souvent en partenariat avec des acteurs locaux. Cette implantation signifie que la sanction européenne pourrait influencer indirectement les filiales africaines, les prix et les investissements.

 

Impacts et leçons pour l’Afrique

 

L’affaire illustre l’importance pour les régulateurs africains de surveiller les pratiques anticoncurrentielles dans le secteur énergétique. Les ajustements financiers des compagnies pourraient se répercuter sur les prix à la pompe pour les consommateurs.

 

Elle souligne également la nécessité de concilier rentabilité et conformité, notamment pour les projets de bioéthanol et de biocarburants. Enfin, cette sanction rappelle que la transparence et l’éthique commerciale sont essentielles pour maintenir la confiance des consommateurs et des partenaires africains.

 

L’amende en Italie dépasse le cadre européen. Pour l’Afrique, c’est un signal fort : vigilance, transparence et responsabilité doivent guider le marché énergétique. Les régulateurs, les entreprises et les consommateurs locaux ont désormais une occasion de tirer des enseignements concrets pour garantir une concurrence loyale et soutenir la transition énergétique sur le continent.