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  • 02/10/2025

Niger : Un appui de plus 145 millions de dollars pour énergiser l’économie, la route reste longue

Le Niger vient de franchir une étape cruciale pour son avenir énergétique. Le mercredi 1er octobre, le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine et le président de la Banque africaine de développement (BAD), Sidi Ould Tah, ont signé à Abidjan un accord de financement de 144,7 millions de dollars (environ 80,8 milliards FCFA), ciblant le secteur de l’énergie et la compétitivité du privé.

 

Ce financement, attribué par le Fonds africain de développement (guichet concessionnel de la BAD), marque le lancement de la première phase du Programme d’appui à la gouvernance du secteur de l’énergie et à la compétitivité. Derrière cet intitulé technique, l’objectif est limpide : sortir le Niger de son déficit énergétique chronique et ouvrir la voie à un tissu économique plus robuste.

 

L’électricité, un enjeu vital

 

Avec seulement 22,5% de la population ayant accès à l’électricité, le Niger fait face à l’un des taux d’électrification les plus faibles d’Afrique. Le gouvernement espère porter ce chiffre à 30% d’ici 2026 grâce à ce nouveau partenariat. La priorité est donnée au développement des capacités de production renouvelable : le programme table sur 240 MW d’énergie solaire d’ici à 2030, dont 50 MW attendus avant la fin 2026. Un défi d’envergure dans un contexte de forte dépendance aux importations, notamment depuis le Nigéria.

 

Le secteur privé en attente de relance

 

Au-delà de l’électricité pour tous, ce financement s’affiche comme un levier de croissance pour l’industrie locale. L’objectif annoncé est d’amener la contribution manufacturière au PIB de 2,5% à 3,8% d’ici deux ans. Pour y parvenir, les plans intègrent un soutien accru au cadre industriel et commercial, notamment par une amélioration de la gouvernance et un renforcement du dialogue public-privé.

 

Moderniser la gouvernance économique

 

L’accord signé vise aussi à appuyer la réforme des finances publiques nigériennes. Il prévoit un meilleur système de mobilisation des recettes fiscales, le contrôle des dépenses, l’apurement des arriérés intérieurs et l’extension de politiques favorables au secteur privé. Autant de chantiers jugés essentiels pour restaurer la confiance des investisseurs et construire une économie plus résiliente.

 

Des ambitions, mais des obstacles

 

Si l’accord ouvre des perspectives, les défis restent nombreux pour le Niger. La réussite de ce programme dépendra de l’effectivité des réformes et de la capacité du gouvernement à surmonter les obstacles techniques et financiers. Face aux attentes de la population et du secteur privé, la demande d’électricité, l’industrialisation et la gouvernance publique devront s’articuler dans une stratégie cohérente et durable.

 

Engagements officiels

 

Le Premier ministre nigérien l’a rappelé lors de la cérémonie :
« À travers la signature de cet accord, je réaffirme l’engagement de notre gouvernement et sa détermination à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés dans le cadre de la réalisation de ce programme, ce qui traduit notre détermination à poursuivre les réformes structurantes nécessaires au développement durable et à l’amélioration des conditions de vie des populations. »

 

Le président de la BAD a également souligné sa fidélité aux Etats membres :
« Je peux vous garantir que le Groupe de la Banque africaine de développement restera, comme il l’a toujours été, un soutien fort à tous nos États membres régionaux dans leur recherche d’un développement harmonieux et d’une prospérité partagée. »