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  • 25/07/2025

Nigéria : 1 milliards d'euros pour booster la riziculture – Le Groupe Dangote et Niger Foods s’allient face à l’insécurité alimentaire

Le Nigéria joue gros sur le riz. Un accord stratégique d’une valeur de 1 800 milliards de naira (environ 1 milliard d’euros) a été signé le 24 juillet entre Dangote Rice Limited et Niger Foods Security Systems and Logistics Company Ltd. L’objectif : renforcer la production locale de riz et soutenir 50 000 agriculteurs, dans un pays où l’inflation alimentaire flirte avec les 40%.

 

Une alliance agroéconomique ambitieuse

 

Le protocole d’accord prévoit le développement de 25 000 hectares de fermes rizicoles commerciales sur dix ans. En parallèle, Niger Foods s’engage à former et équiper 50 000 cultivateurs de riz paddy, dont la production sera rachetée par Dangote Rice pour transformation.

 

Cette initiative vise à réduire la dépendance aux importations, un enjeu critique dans une économie où la facture alimentaire extérieure a atteint 1 milliard de dollars en 2023, selon la Banque centrale du Nigeria.

 

« Cet accord est une réponse directe aux défis de la sécurité alimentaire », a déclaré Ahmed Umar, directeur exécutif de Dangote Rice, cité par Tribune Online. « Il permettra de sécuriser l’approvisionnement et de créer de la valeur au niveau local. »

 

Un projet aux promesses économiques massives

 

Au-delà de la production, ce partenariat vise la création de 50 000 emplois directs sur l’ensemble de la chaîne de valeur agricole. Le projet s’inscrit dans la stratégie de diversification économique d’Aliko Dangote, magnat de l’industrie, qui cherche à réduire la dépendance du pays aux hydrocarbures.

 

Lors de la cérémonie, le gouverneur de l’État du Niger, Mohammed Umaru Bago, a salué un accord "porteur d’avenir", tout en exprimant l’ambition de faire du Nigeria un exportateur net de riz d’ici 2035, selon The Guardian Nigeria.

 

De grandes ambitions… mais quel suivi ?

 

Si les projections font rêver, la mise en œuvre reste le vrai test. Le secteur agricole nigérian souffre de problèmes chroniques : faible accès au financement, infrastructures déficientes, manque d’irrigation et de semences certifiées.

 

L’annonce de la formation et de l’équipement de 50 000 agriculteurs est prometteuse, mais sans mécanismes indépendants d’évaluation ni planification rigoureuse, les résultats pourraient ne pas suivre.

 

« On a déjà vu des projets agricoles de grande envergure s’enliser faute de coordination entre les parties ou de volonté politique », rappelle un analyste du secteur interrogé par BusinessDay.

 

Un pari sur l’avenir agricole du Nigeria

 

Malgré les incertitudes, cet accord représente un signal fort : le secteur privé peut – et doit – jouer un rôle moteur dans la conquête de l’autosuffisance alimentaire.

 

Si les promesses sont tenues, des dizaines de milliers de familles rurales pourraient voir leurs conditions de vie s’améliorer, et le Nigeria pourrait enfin s’émanciper de sa dépendance au riz importé.

 

Mais comme toujours, la vraie bataille commence maintenant – dans les champs, pas dans les salles de conférence.