Nigeria / Énergie : 4 000 milliards de nairas pour sauver l’électricité
Le gouvernement nigérian vient de dégainer une arme financière de poids. Une émission obligataire de 4 000 milliards de nairas, soit environ environ 2,6 milliards de dollars, a été validée par le président Bola Tinubu pour s’attaquer de front à la dette colossale qui paralyse le secteur électrique. Cette décision, aussi ambitieuse que risquée, pourrait marquer un tournant énergétique pour le géant ouest-africain. À condition de franchir plusieurs écueils majeurs.
Une dette historique qui asphyxie le secteur
Depuis des années, les sociétés de production électrique (GenCos) accumulent les arriérés. D’après les chiffres de la Nigerian Bulk Electricity Trading Company (NBET) d’avril 2025, la dette du secteur atteint les 4 000 milliards de nairas (soit mille milliards), dont 1 800 milliards ont été formellement validés. Le reste inclut environ 200 milliards de subventions non financées, qui accentuent la tension sur la trésorerie du système énergétique.
Conséquence directe : la capacité de production plafonne à 5 801 MW en mars 2025, bien loin des 14 000 MW installés. Une sous-performance aggravée par les retards de paiement au niveau des fournisseurs de gaz – une difficulté que partage le Ghana, où les réformes de 2022 ont échoué, selon la Banque mondiale.
Un pari financier assumé
C’est dans ce contexte que le gouvernement a annoncé, le 25 juillet 2025, une émission obligataire massive. L’objectif : apurer les dettes et restaurer la confiance des opérateurs. Le président Tinubu, lors d’une réunion avec les GenCos, a insisté sur la nécessité d’un audit rigoureux des passifs.
« Nous devons nous assurer que chaque passif est crédible », a-t-il déclaré, selon un communiqué de la présidence.
Le signal est clair : il s’agit de repartir sur des bases saines. Et les chiffres donnent une lueur d’espoir : entre 2023 et 2024, les revenus annuels du secteur ont progressé de 1 000 à 1 700 milliards de nairas. Par ailleurs, l’Initiative Présidentielle a permis d’augmenter la capacité de transmission de 700 MW.
Des vents contraires macroéconomiques
Mais sur le plan macroéconomique, la tempête n’est pas loin. La chute vertigineuse du naira fragilise les équilibres : un dollar s’échange à 1 600 nairas en juillet 2025, contre 400 nairas en 2015, selon la Banque centrale du Nigeria.
Dans le même temps, l’inflation dépasse 30%, alourdissant mécaniquement les coûts du secteur, comme le souligne le FMI. Et la dette publique explose : elle pourrait atteindre 150 000 milliards de nairas (soit cent cinquante mille milliards, ou cent cinquante billions selon la nomenclature anglophone) d’ici mars 2025. De quoi inquiéter les investisseurs les plus téméraires.
Sur le terrain, les GenCos proposent de livrer 800 millions de pieds cubes de gaz via Nigeria LNG. Mais sans apport de liquidité, le risque d’effondrement de la production est réel.
Un tournant ou un mirage ?
Les subventions, elles, ont reculé de plus de 700 milliards de nairas. Sur le seul premier trimestre 2025, elles ont couvert 59,16% des coûts, soit 536,4 milliards de nairas (environ 350 millions de dollars), selon la Nigerian Electricity Regulatory Commission (NERC). Un effort notable, mais pas suffisant.
Car si la transparence promise et les fonds mobilisés ne sont pas au rendez-vous, l’échec de cette stratégie pourrait précipiter le Nigeria dans une crise énergétique encore plus grave.
Une résilience scrutée par toute la région
Le Nigeria joue ici une partie cruciale. Dans une Afrique de l’Ouest confrontée à des défis similaires, l’issue de cette réforme pourrait faire école… ou servir d’avertissement.
Plus qu’un simple dossier technique, le secteur électrique nigérian incarne désormais un baromètre de l’avenir économique du pays. Et au-delà, de toute la région.
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