News
  • 03/10/2025

Production d’or au Mali : Chute historique après le départ de Barrick Gold

La production industrielle d’or au Mali a chuté de 32% en un an, atteignant 26,2 tonnes à fin août 2025, bien en deçà de l’objectif gouvernemental de 33,8 tonnes pour la période. Cette baisse significative est principalement attribuée à la suspension des opérations de Barrick Gold sur le complexe Loulo-Gounkoto, suite à un différend avec le gouvernement malien concernant le nouveau code minier.

 

Un secteur stratégique fragilisé

 

L’or représente environ 25% du PIB du Mali et plus de 70% de ses recettes d’exportation, selon les données de la Banque mondiale. La suspension prolongée des activités de Loulo-Gounkoto a donc des répercussions directes sur les finances publiques et la balance des paiements.

 

Le bras de fer autour du code minier

 

Depuis 2023, le Mali a mis en place un nouveau code minier visant à augmenter la participation de l'État dans les projets miniers, notamment en imposant une participation locale de 35%. Barrick Gold, opérant à Loulo-Gounkoto, a contesté cette réforme, arguant que le code ne s'appliquait pas rétroactivement à ses contrats existants.

 

Les négociations se sont intensifiées, avec des tensions croissantes, notamment après l'émission d'un mandat d'arrêt contre le PDG de Barrick, Mark Bristow, en octobre 2023. Finalement, Barrick a suspendu ses opérations en janvier 2025, après que le gouvernement malien a saisi trois tonnes d'or et bloqué les exportations depuis décembre 2024.

 

Conséquences économiques immédiates

 

La suspension des activités à Loulo-Gounkoto a entraîné une réduction de la production à seulement 25% de sa capacité normale. Bien que les opérations aient repris en juillet 2025 sous administration gouvernementale, la production reste bien en deçà des niveaux attendus. Cette situation a conduit à une révision à la baisse des prévisions de production pour 2025, avec des estimations désormais inférieures à 30 tonnes, contre 54,7 tonnes initialement prévues.

 

Un climat d’investissement dégradé

 

Le différend avec Barrick a exacerbé les préoccupations des investisseurs concernant la stabilité réglementaire au Mali. Des entreprises telles que B2Gold, Resolute Mining et Allied Gold ont également exprimé des réserves face aux nouvelles conditions imposées par le gouvernement. Cette incertitude a conduit à une réduction des investissements dans le secteur minier, essentiel pour l'économie malienne.

 

Perspectives incertaines

 

Malgré la reprise partielle des activités, les perspectives pour le secteur minier malien demeurent incertaines. Les tensions avec les investisseurs étrangers et les défis liés à la mise en œuvre du nouveau code minier pourraient continuer à affecter la production et les recettes fiscales. Une résolution rapide et claire des différends est essentielle pour stabiliser le secteur et restaurer la confiance des investisseurs.