News
  • 17/12/2025

Rwanda : Industrie, services, agriculture… la croissance s’emballe, le modèle se consolide

Le Rwanda ne se contente plus de croître.

Au troisième trimestre 2025, son économie accélère, et surtout, elle se transforme.

 

Selon les comptes nationaux publiés par le National Institute of Statistics of Rwanda, le produit intérieur brut a progressé de 11,8% en glissement annuel, après 7,8% au deuxième trimestre et 6,5% au premier. Une montée en puissance continue, qui tranche avec les rebonds ponctuels souvent observés dans les économies africaines.

 

En valeur, le PIB aux prix courants atteint 5 525 milliards de francs rwandais (3,8 milliards de dollars US), contre 4 659 milliards un an plus tôt (3,2 milliards de dollars US). Mais au-delà du volume, c’est la qualité de la croissance qui interpelle.


Les services restent dominants, représentant 57% du PIB et contribuant à 5,5 points à la croissance globale. Le commerce de gros et de détail affiche une progression spectaculaire de 20%, reflet d’une demande intérieure en nette expansion. Les transports progressent de 9%, signal d’une économie plus mobile, plus intégrée et plus active.

 

Les services dits modernes confirment également leur rôle structurant. Les technologies de l’information et de la communication enregistrent une croissance de 17%, tandis que les services financiers progressent de 10%. Cette dynamique traduit un approfondissement du marché intérieur et une montée en gamme progressive des activités tertiaires. En revanche, certains segments restent sous pression, notamment l’hôtellerie-restauration et les services de santé, rappelant que la reprise reste inégale selon les secteurs.

 

Mais le véritable marqueur de ce troisième trimestre se situe ailleurs.

 

L’industrie s’impose comme le moteur silencieux de la croissance rwandaise.

Avec une progression de 17%, elle contribue à 3,7 points au taux de croissance global. La construction bondit de 20%, portée par l’investissement et les infrastructures. Le secteur manufacturier progresse de 14%, tiré notamment par la production de ciment, en forte hausse, ainsi que par les produits métalliques et chimiques.

 

Ces chiffres racontent plus qu’une bonne conjoncture. Ils révèlent une économie qui produit davantage localement, qui transforme, et qui réduit progressivement sa dépendance aux importations de biens industriels.

 

L’agriculture, souvent cantonnée à un rôle d’appoint, surprend elle aussi par la nature de sa performance.

Le secteur progresse de 10%, contribuant à 1,5 point à la croissance du PIB. La production de cultures d’exportation augmente fortement, tout comme la pêche, tandis que l’élevage maintient une évolution positive. Cette orientation confirme une agriculture de plus en plus tournée vers la valeur ajoutée et les marchés extérieurs, et non plus uniquement vers la subsistance.

 

Dans son communiqué, le National Institute of Statistics of Rwanda souligne que « la croissance du PIB s’est établie à 11,8%, après 7,8% au deuxième trimestre et 6,5% au premier trimestre », mettant en évidence une trajectoire ascendante continue tout au long de l’année.

 

Pris dans leur ensemble, ces résultats traduisent une mutation progressive du modèle économique rwandais. La croissance repose moins sur un seul secteur, s’appuie davantage sur l’industrie et les services modernes, et s’inscrit dans une logique de consolidation plutôt que de simple rattrapage.

 

Tous les signaux ne sont pas encore au vert. Certaines activités restent fragiles, et les équilibres sociaux devront suivre le rythme économique. Mais une chose est claire : le Rwanda n’est plus seulement en train de croître vite, il est en train de changer d’échelle.