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  • 24/07/2025

SAFE 2025 : L’Afrique industrielle se rêve en PME – mais à quel prix ?

Discours engagés, innovations africaines et ambitions structurantes : la 8e édition du Salon Africain de l’Entrepreneuriat bat son plein à Abidjan.

 

Depuis ce jeudi matin, le Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire accueille la 8e édition du Salon Africain de l’Entrepreneuriat (SAFE), autour du thème : « Industrialisation des PME africaines pour une performance économique locale ». Pendant deux jours, la capitale économique de la Côte d’Ivoire devient le centre névralgique de la réflexion sur le devenir productif du continent. Objectif affiché : faire des PME un moteur de transformation industrielle africaine, inclusive et durable.

 

Une ouverture placée sous le signe de l’émotion et de la volonté

 

C’est un Mohamed Fofana ému mais combatif qui donne le ton. Devant un public composé d'entrepreneurs et de financiers, entre autres, le commissaire général du SAFE a martelé :

 

« L’industrialisation des PME africaines n’est pas simplement une nécessité économique. C’est un impératif pour le développement de nos communautés. »

 

Il a ensuite salué l’engagement de son équipe, tout en appelant à bâtir un écosystème basé sur la collaboration, l’entraide et la structuration de talents. L’un des temps forts de l’ouverture : l’annonce officielle de la Fondation SAFE, un outil conçu pour accompagner les jeunes porteurs de projets à travers la formation, l’assistance technique et le financement structuré.

 

Un programme dense pour des enjeux stratégiques

 

Le contenu du salon, piloté par le comité scientifique présidé par Hippolyte Bouabré, alterne panels, keynotes, conférences et ateliers certifiants. Plusieurs intervenants de haut niveau prennent part aux débats, dont Alain Kouadio (président du Groupe Kaydan, parrain du Salon), Colombe Yao-Djirébo (co-fondatrice de Smart Finance), le Dr Meïté, ou encore Simon Adou, qui aborde la question des droits sociaux des travailleurs indépendants.

 

Demain vendredi 25 juillet, les participants suivront une conférence sur la création d’unités industrielles en Côte d’Ivoire, un panel sur l’IA, l’automatisation et la numérisation, et un keynote des frères Diakité, entrepreneurs dans la filière cacao, qui partageront leur expérience.

 

Un positionnement politique assumé

 

Représentant le ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, M. Nagalourou a affirmé que le thème du salon s’inscrit dans la vision gouvernementale :

 

« Il ne s’agit plus seulement de produire ou consommer local. Il s’agit de transformer ici, chez nous. »

 

Poursuivant, il a rappelé l'engagement du président Alassane Ouattara à travers plusieurs programmes et le soutien au Made in Africa, et a insisté sur la levée des obstacles institutionnels, l’accès au financement et la modernisation de l’environnement des affaires.

 

DRASSY : l’innovation éducative made in Africa qui séduit

 

Au cœur de l’espace d’exposition, une innovation attire particulièrement l’attention : DRASSY, un jeu de société pour l’éducation financière, conçu et fabriqué par des Africains. Accessible dès 10 ans, proposé à 15 000 FCFA, le jeu initie petits et grands aux mécanismes de la bourse, de l’épargne et des investissements à travers des simulations d’achats d’actions et d’obligations.

 

« C’est un outil simple mais puissant pour vulgariser la culture financière dès le plus jeune âge », a expliqué une entrepreneure présente au salon.

 

Loin des concepts abstraits, DRASSY incarne ce que le SAFE promeut : des solutions concrètes, locales et accessibles.

 

Fondation SAFE : vers une institutionnalisation de l’accompagnement

 

Le point d’orgue du salon reste le lancement officiel de la Fondation SAFE, prévu pour demain soir lors du gala de clôture. Cette structure entend devenir un relais entre jeunes entrepreneurs, institutions financières, bailleurs de fonds et experts métiers.

 

« Se réunir, débattre, former, c’est bien. Mais sans actions concrètes, tout cela reste vain », résume Hippolyte Bouabré.

 

Une édition en cours… mais des attentes déjà bien posées

 

Alors que les discussions se poursuivent, les attentes des participants sont claires : que les engagements des États et des partenaires se traduisent en actes tangibles. Car si les idées et les talents sont bien là, c’est sur le terrain que tout se jouera.

 

Le SAFE 8 poursuit donc ses travaux jusqu’à demain soir, avec la ferme volonté d’inscrire l’Afrique dans une dynamique industrielle portée par ses PME, ses jeunes et ses innovations locales.