Le Sénégal s’efforce de refermer le chapitre de la “fausse déclaration de dette” qui a ébranlé sa réputation financière. À Washington, le ministre des Finances, Cheikh Diba, a rencontré la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, pour redéfinir les bases d’un partenariat “renforcé et transparent”.
“Nous avançons ensemble vers la soumission du
dossier au Conseil d’administration”, a précisé le communiqué du ministère
sénégalais publié le 15 octobre 2025.
Une mission du FMI est attendue à Dakar dès la semaine prochaine pour finaliser
les échanges techniques.
Une affaire qui a secoué la gouvernance
économique
Tout est parti d’un audit de la Cour des comptes,
publié en février 2025, qui révélait des écarts majeurs entre la dette réelle
et les chiffres officiels. Le rapport évoquait un stock de dette équivalent à près
de 100% du PIB, bien au-delà des estimations communiquées auparavant par le
gouvernement de Macky Sall.
Quelques semaines plus tard, le FMI confirmait l’existence d’environ 7
milliards de dollars de dettes non déclarées, qualifiées de “hidden debt” —
dette cachée.
Le Fonds a alors employé un terme lourd de
conséquences : “misreporting”, autrement dit fausse déclaration. Un mot rare,
employé seulement quand un État membre fournit des données erronées dans le
cadre d’un programme soutenu par le FMI.
Le cas sénégalais rappelait alors des précédents retentissants, comme ceux du
Mozambique en 2016 ou du Tchad en 2018.
Entre reconnaissance et réhabilitation
L’actuel gouvernement a choisi la voie de la
transparence. Plutôt que de contester, il a recalculé l’ensemble de la dette
publique. Résultat : selon les nouvelles statistiques, celle-ci atteindrait 111%
du PIB fin 2023, et jusqu’à 118,8% fin 2024, selon AllAfrica.
Cette réévaluation spectaculaire a conduit le Sénégal à réengager le dialogue
avec le FMI pour redresser la situation.
Cheikh Diba a salué “la posture et les messages
d’ouverture” de Kristalina Georgieva, dont le communiqué du 3 octobre dernier
évoquait la nécessité “de bâtir un partenariat fondé sur la confiance et la
vérité des chiffres”.
Le FMI, de son côté, semble disposé à accompagner Dakar dans ce processus, à
condition que des mécanismes de contrôle renforcés soient mis en place.
Un enjeu de crédibilité plus que de chiffres
Au-delà des montants, cette affaire met en
lumière les failles institutionnelles dans la gestion budgétaire et la
comptabilité publique.
La centralisation des dettes, la traçabilité des engagements et la publication
régulière des statistiques sont désormais au cœur du plan de redressement.
Une réforme structurelle que le FMI souhaite inscrire dans un nouveau programme
de coopération.
“Il s’agit d’une opportunité pour renforcer la
transparence et la gouvernance économique”, confie une source proche du
dossier.
Mais derrière le langage diplomatique, les défis restent lourds : pression
fiscale accrue, réduction des dépenses et arbitrages budgétaires sensibles.
Vers une “nouvelle page” du partenariat ?
Le ton du communiqué du ministère des Finances se
veut rassurant : “Les parties se sont engagées à ouvrir une nouvelle page dans
le partenariat entre le Sénégal et le FMI.”
En diplomatie financière, cela signifie une chose : le FMI ne sanctionnera
probablement pas, mais exigera des garanties concrètes avant toute reprise de
financement.
Reste à savoir si cette “nouvelle page” sera
celle d’un renouveau durable ou d’un rattrapage conjoncturel.
Dans un contexte où le service de la dette pèse déjà lourdement sur le budget,
la moindre erreur de pilotage pourrait compromettre la trajectoire économique
d’un pays longtemps cité comme modèle de stabilité en Afrique de l’Ouest.
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