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  • 24/10/2025

UEMOA : Croissance solide, inflation maîtrisée et rebond des exportations au second trimestre 2025

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) confirme sa dynamique de croissance au deuxième trimestre 2025, malgré un environnement international contrasté.

 

Alors que les cours du pétrole brut ont chuté de 20,7% sur un an, les économies de l’Union ont su tirer parti de la flambée des prix de certaines matières premières. L’or (+43,5%), la noix de cajou (+32,4%) et le café (+22,2%) ont porté les exportations, compensant le recul du coton (-15,0%) et du caoutchouc (-14,2%).

 

Sur le plan alimentaire, les pays de l’Union ont bénéficié d’un recul des prix à l’importation. Le riz, le blé et le sucre ont vu leurs cours baisser respectivement de 30,4%, 16,1% et 14,9%. Toutefois, les huiles alimentaires (+27,7%) et le lait (+15,8%) ont connu une hausse, illustrant une recomposition des pressions sur les prix.

 

Une croissance robuste, mais en mutation

 

Le Produit Intérieur Brut (PIB) de l’UEMOA a progressé de 6,5% en glissement annuel, après 7,0% au trimestre précédent. Cette performance repose sur la vitalité du secteur tertiaire, dont la contribution a augmenté à 3,5 points de pourcentage (pdp), contre 3,1 pdp au premier trimestre. En revanche, les secteurs primaire et secondaire ont ralenti, passant respectivement à 1,2 et 1,8 pdp.

 

L’inflation sous contrôle

 

L’indice général des prix a enregistré une hausse modérée de 0,6% sur un an, contre 2,2% au trimestre précédent. Ce ralentissement est principalement lié à la baisse des prix des produits alimentaires (+2,1% contre +5,1%) et du logement (-0,3%).

 

Rebond du commerce extérieur

 

Le solde commercial de l’Union est redevenu excédentaire, atteignant 862,7 milliards FCFA, soit une amélioration de 1.962,9 milliards sur un an. Cette performance s’explique par une hausse des exportations (+21,9%) et une baisse des importations (-4,9%). Le déficit du compte courant a été réduit à 2,4% du PIB, contre 7,8% un an plus tôt.

 

Monnaie et marchés : vers un assouplissement

 

La masse monétaire a augmenté de 12,7%, portée par une hausse spectaculaire des actifs extérieurs nets (+197,3%). En réponse à la baisse des tensions inflationnistes, la BCEAO a réduit ses taux directeurs de 25 points de base en juin 2025. Le taux de soumission est passé à 3,25%, et celui du guichet marginal à 5,25%.

 

Cette orientation accommodante se reflète sur les marchés : le taux moyen des injections de liquidité à une semaine est descendu à 4,71%, contre 5,50% précédemment. Le taux interbancaire à une semaine a également reculé à 5,6862%. Les banques ont ajusté leurs taux débiteurs à 6,73%, tandis que la rémunération des dépôts à terme a légèrement progressé à 5,38%.

 

La BRVM en pleine ascension

 

L’indice BRVM Composite a bondi de 35,8% sur un an, confirmant la tendance du trimestre précédent (+33,3%). La capitalisation boursière a suivi, avec une hausse de 40,8%. Ces chiffres traduisent une confiance renouvelée des investisseurs dans les perspectives régionales.

 

Une Union en mouvement

 

L’UEMOA démontre une capacité d’adaptation face aux chocs externes. La maîtrise de l’inflation, le rebond des exportations et la solidité du secteur tertiaire sont autant de signaux positifs. Toutefois, la décélération des secteurs primaire et secondaire invite à renforcer les politiques de diversification et de transformation locale. La baisse des taux directeurs ouvre une fenêtre pour stimuler l’investissement, mais appelle à une vigilance sur les équilibres macroéconomiques.

 

Comme le souligne la BCEAO dans son dernier communiqué : « La politique monétaire vise à soutenir la croissance tout en préservant la stabilité des prix » (source : BCEAO, juin 2025).