Le septième art africain s’apprête peut-être à franchir un tournant stratégique. L’IFC (Société financière internationale) et la Banque africaine de développement (BAD) viennent d’annoncer un partenariat avec EbonyLife Media, groupe nigérian emblématique de la production cinématographique, pour étudier la création d’un véhicule d’investissement panafricain dédié au financement de films produits sur le continent.
Cette initiative pourrait renforcer un secteur
aussi prolifique que vulnérable.
Un potentiel cinématographique encore sous-exploité
L’Afrique est aujourd’hui l’un des continents les
plus dynamiques en matière de production audiovisuelle. Le Nigeria, avec son
industrie « Nollywood », est reconnu comme le deuxième producteur mondial de
films en volume, derrière l’Inde. Toutefois, cette vitalité ne se reflète pas
encore dans les chiffres d’affaires ni dans la qualité des infrastructures.
D’après l’UNESCO, le cinéma africain génère
environ 5 milliards de dollars de PIB et soutient près de 5 millions d’emplois.
Mais ces chiffres restent en deçà de son potentiel réel, freiné par de
multiples obstacles : un accès limité au financement, l’insuffisance des
politiques publiques, l’absence de protections solides en matière de propriété
intellectuelle, et le piratage qui représenterait jusqu’à 50% de pertes de
revenus pour les producteurs.
IFC, BAD et EbonyLife : un partenariat pour structurer un marché
C’est dans ce contexte que l’IFC et la BAD ont
décidé de s’associer à EbonyLife Media afin d’explorer les modalités d’un
financement structuré à l’échelle du continent. L’objectif : mobiliser des
capitaux pour soutenir des projets audiovisuels porteurs de récits africains
originaux et compétitifs sur le marché mondial.
« L’économie créative africaine est un atout
culturel et un moteur de croissance inclusive, d’emploi des jeunes et de
rayonnement mondial », souligne Dahlia Khalifa, directrice régionale pour
l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest anglophone à l’IFC.
Ce partenariat s’inscrit dans la stratégie de
l’institution, qui mise de plus en plus sur les industries culturelles pour
créer des emplois durables, notamment dans les pays à forte croissance
démographique.
Un levier économique pour les femmes et les jeunes
De son côté, la BAD confirme son engagement en
faveur des industries créatives, vues comme des secteurs de transformation
économique. Elle finance actuellement une étude de marché sur les différents
sous-segments de cette industrie afin de poser les bases d’un plan d’action
continental.
« Le cinéma est un secteur de croissance qui
soutient l’entrepreneuriat et la création d’emplois pour les jeunes et les
femmes en Afrique », rappelle Ousmane Fall, directeur des opérations du secteur
privé du Groupe de la Banque africaine de développement.
Par ailleurs, la Banque entend renforcer ses
interventions dans le domaine à travers des initiatives comme AFAWA, qui vise à
combler l’écart d’accès au financement entre les sexes sur le continent.
EbonyLife, vitrine de la narration africaine
Acteur clé de cette alliance, EbonyLife Media
incarne depuis plus d’une décennie l’ambition d’un cinéma africain audacieux,
moderne et tourné vers l’international. Dirigée par Mo Abudu, la société
nigériane est à l’origine de plusieurs succès commerciaux et de partenariats
stratégiques avec des studios majeurs comme Sony Pictures Television, Starz,
Westbrook Studios ou encore 22 Summers d’Idris Elba.
« Depuis près de deux ans, je pose discrètement
les bases : définir et bâtir un écosystème conçu pour évoluer, ouvrir des
perspectives et fournir le capital vital dont les cinéastes africains ont
besoin », explique Mo Abudu, estimant que cette collaboration avec la BAD et
l’IFC pourrait marquer un tournant historique pour la visibilité des
productions africaines.
Vers un nouvel âge d’or du cinéma africain ?
En explorant les bases d’un fonds
d’investissement structurant, les trois partenaires espèrent mettre en place un
écosystème financier durable pour la production cinématographique africaine.
Cela implique non seulement des capitaux, mais aussi une coopération avec les
gouvernements afin de renforcer la protection juridique des œuvres et mettre en
place des incitations fiscales adaptées.
À retenir
- Objectif : Explorer la création d’un fonds pour
financer les films africains.
- Acteurs : IFC, BAD, EbonyLife Media.
- Enjeux : création d’emplois, lutte contre le
piratage, rayonnement culturel.
- Contexte : une industrie dynamique mais freinée
par le sous-investissement et l’insécurité juridique.
Ce partenariat pourrait bien ouvrir une nouvelle
ère pour le cinéma africain : une ère où l’Afrique ne prête plus seulement ses
décors, mais exporte pleinement ses récits au reste du monde.
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