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  • 26/11/2025

Ghana : La Banque centrale surprend les marchés avec une réduction massive de son taux directeur à 18%

La Banque centrale du Ghana a surpris les marchés ce mercredi 26 novembre 2025 en annonçant une nouvelle baisse massive de son taux directeur, ramené de 21,5% à 18%, soit un assouplissement de 350 points de base. Reuters rapporte que les économistes anticipaient une réduction plus prudente de 250 points de base — preuve que le Comité de politique monétaire (MPC) a choisi une orientation résolument plus agressive.

 

Pour le gouverneur Johnson Asiama, cette décision reflète « une amélioration significative des conditions macroéconomiques » et une confiance renforcée dans la poursuite du recul de l’inflation au cours des prochains mois.

 


Un revirement rendu possible par le reflux de l’inflation

 

Après deux années de flambée inflationniste ayant frôlé des niveaux record (au-delà de 50%), le pays voit enfin la pression se détendre. Le repli progressif de l’inflation résulte :

  • d’une politique monétaire ultra-restrictive menée depuis 2022,
  • d’une stabilisation relative du cedi,
  • et du cadre disciplinaire imposé par le programme d’assistance du FMI.

 

Ce refroidissement de l’économie ouvre désormais la voie à une détente monétaire plus marquée, sans compromettre les efforts de stabilisation engagés depuis trois ans.

 

Le FMI en toile de fond : discipline et crédibilité

 

La trajectoire de politique monétaire du Ghana reste étroitement liée au programme triennal avec le Fonds monétaire international, qui impose :

  • une consolidation budgétaire stricte,
  • une restructuration progressive des dettes,
  • et une stratégie de restauration de la crédibilité monétaire.

 

En abaissant son taux plus vigoureusement que prévu, la Banque du Ghana envoie un message calibré : le pays commence à sortir de sa zone de turbulence macroéconomique, tout en restant aligné sur les exigences du FMI.

 

Une économie qui avait besoin d’oxygène

 

La succession de hausses historiques du taux directeur — dont une réduction spectaculaire déjà opérée en septembre — avait fini par freiner l’activité. Coûts de financement prohibitifs, crédit domestique rationné, entreprises étouffées : la mécanique monétaire compressait clairement la croissance.

 

En desserrant de nouveau l’étau, la Banque centrale cherche à redonner un minimum d’élan à l’économie réelle, sans renoncer à son objectif prioritaire de consolidation de la stabilité des prix.

 

Un signal de confiance adressé aux investisseurs

 

Cette décision plus audacieuse que les anticipations reflète un renforcement de la confiance de l’institution dans l’orientation future de l’inflation et dans la solidité du cadre macroéconomique. Pour les marchés, le geste envoie un signal clair : le Ghana estime que la phase de crise aiguë appartient désormais au passé.