Le Fonds monétaire international (FMI) a validé, fin juin, les deux premières revues du programme de référence (PRS) signé avec la Guinée équatoriale, et en a prolongé la durée de douze mois. Ce programme, également appelé SMP (Staff-Monitored Program), permet au FMI de suivre la mise en œuvre de réformes économiques sans déboursement financier, mais sert souvent de tremplin vers un futur accord de financement.
Une approbation saluée comme un signal de
confiance, même si l’environnement macroéconomique du pays reste fragile.
Une reprise économique timide
Après une forte contraction en 2023, la Guinée
équatoriale a enregistré en 2024 une légère croissance de 0,9%, principalement
portée par les secteurs non pétroliers (+1,3%). Mais cette embellie reste
modeste, et les perspectives sont peu encourageantes : la production
pétrolière, pilier de l’économie, chute de manière structurelle, pesant
lourdement sur les recettes publiques, les équilibres extérieurs et les
réserves de change.
Côté prix, l’inflation est repartie à la hausse,
atteignant 3,4% en 2024 contre 2,5% en 2023, accentuant la pression sur les
ménages dans un pays où les filets sociaux restent limités.
« L’environnement macroéconomique demeure
difficile, notamment en raison du déclin continu de la production
d’hydrocarbures », a souligné le Conseil d’administration du FMI.
Des réformes saluées par le FMI
Face à ces tensions, les autorités ont lancé en
2024 un important ajustement budgétaire, réduisant le déficit primaire hors
hydrocarbures de 22,3% à 17% du PIB. Cette consolidation a permis une baisse du
niveau d’endettement, passé de 39,1% à 36,4% du PIB.
Le gouvernement a aussi adopté des mesures de
fond : nouvelle loi fiscale élargissant l’assiette, stratégie de réduction
progressive des subventions aux carburants, audit des dépenses liées aux
explosions de Bata, réformes douanières, et publication des contrats dans le
secteur extractif.
Le système bancaire commence à montrer des signes
de redressement, malgré une sous-capitalisation persistante : le ratio de fonds
propres reste légèrement inférieur aux normes, mais en nette amélioration par
rapport à 2022.
« Les politiques mises en œuvre ont permis de
stabiliser la dette publique et de rétablir progressivement l’équilibre
extérieur », indique le rapport des services du FMI.
Gouvernance : l’ombre au tableau
Malgré ces progrès, le dossier de la transparence
reste délicat. Les autorités ont décidé de ne pas publier les déclarations de
patrimoine des agents publics, pourtant un engagement clé du programme.
« De nombreux administrateurs ont exhorté les
autorités à reconsidérer cette option », souligne le résumé du Conseil
d’administration.
En guise d’alternative, le gouvernement prévoit
de publier un rapport annuel sur les flux financiers dans les industries
extractives, conformément aux normes de l’Initiative pour la transparence dans
les industries extractives (ITIE). Une mesure jugée positive, mais insuffisante
par certains observateurs.
Le FMI insiste également sur l’adoption rapide
d’une loi sur la protection sociale pour structurer de véritables filets de
sécurité en faveur des populations vulnérables.
Objectif : réformer pour diversifier
Au-delà des réformes techniques, l’objectif
affiché est de préparer l’après-pétrole, en misant sur une croissance
diversifiée, inclusive et portée par le secteur privé.
Cela passe par :
-
une mobilisation accrue des recettes non
pétrolières,
-
la maîtrise des dépenses publiques,
-
une réforme ambitieuse des dépenses sociales,
-
et une amélioration globale de l’environnement
des affaires.
« Un climat économique prévisible, fondé sur une
application fiable des lois, est indispensable pour attirer les investissements
nationaux et étrangers », rappelle le FMI.
Et maintenant ?
Le prochain cycle de discussions entre la Guinée
équatoriale et le FMI est prévu en 2026. D’ici là, les autorités devront
accélérer le rythme des réformes, renforcer la transparence et prouver leur
volonté politique.
Car au-delà des tableaux Excel, c’est la
crédibilité institutionnelle du pays qui est scrutée, autant par les bailleurs
que par une population en attente de retombées concrètes.
En bref :
-
Croissance modeste (0,9%), pressions
inflationnistes en hausse.
-
Déclin structurel de la production pétrolière et
chute des recettes.
-
Réformes fiscales et budgétaires saluées par le
FMI.
-
Déficit de gouvernance toujours préoccupant.
-
Objectif : diversification économique et
meilleure inclusion sociale.
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