En 2024, le commerce entre les pays africains a bondi de 12,4%, atteignant 220,3 milliards de dollars. Ce rebond, après une contraction en 2023, marque une étape décisive pour l’intégration économique du continent. Quels sont les moteurs de cette croissance ? Quels pays mènent la danse ? Plongée dans une dynamique portée par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Une reprise spectaculaire après un repli
En 2024, le commerce intra-africain a fait un retour en force. Selon le Rapport 2025 sur le commerce africain de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), il a progressé de 12,4%, passant de 196,04 milliards de dollars en 2023 à 220,3 milliards de dollars. Cette hausse contraste avec la contraction de 5,9% enregistrée l’année précédente, marquée par des tensions géopolitiques et une baisse de la demande mondiale. « Malgré les vents contraires mondiaux, le commerce entre les pays africains a rebondi fortement en 2024, montrant les bénéfices tangibles de la mise en œuvre de la ZLECAf », souligne Yemi Kale, économiste en chef d’Afreximbank.
Cette reprise s’inscrit dans un contexte plus large. Le commerce total de marchandises de l’Afrique a atteint 1 500 milliards de dollars en 2024, en hausse de 13,9% par rapport à 2023. Pourtant, le continent ne représente que 3,3% des exportations mondiales, un signal clair de la nécessité d’accélérer l’industrialisation, selon le rapport.
Les moteurs de la croissance : la ZLECAf et l’intégration régionale
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), lancée en 2021, est au cœur de cette dynamique. En réduisant les barrières douanières et en facilitant les échanges, elle a permis à 37 des 54 pays membres de participer activement au commerce sous ses règles en 2024. Des initiatives comme l’Intra-African Trade Fair (IATF) et le Pan-African Payment and Settlement System (PAPSS) ont renforcé cette intégration. « Afreximbank est profondément engagé à débloquer le potentiel commercial de l’Afrique en construisant des écosystèmes favorables, du financement à l’infrastructure », explique Gainmore Zanamwe, directeur de la facilitation du commerce chez Afreximbank.
Les exportations intra-africaines se diversifient également. Si les matières premières dominent encore, des produits à valeur ajoutée, comme les réfrigérateurs sud-africains exportés vers le Kenya ou le café conditionné rwandais vers le Ghana, gagnent du terrain. Cette diversification réduit la dépendance aux marchés extérieurs et renforce la résilience économique.
Les leaders du commerce intra-africain
L’Afrique du Sud reste le champion incontesté. Avec 42,1 milliards de dollars de commerce intra-africain en 2024, elle représente près d’un cinquième des échanges continentaux. « L’Afrique du Sud a exporté 29,6 milliards de dollars et importé 9,6 milliards de dollars de ses partenaires africains », précise le Rapport 2024 d’Afreximbank. Ses liens étroits avec la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et l’Union douanière de l’Afrique australe (SACU) consolident sa position.
Le Nigeria suit avec une performance remarquable. Son commerce intra-africain a bondi de 127%, passant de 8,1 milliards de dollars en 2023 à 18,4 milliards de dollars en 2024. « Cette croissance est liée à la participation active du Nigeria à la ZLECAf », note le rapport. La Côte d’Ivoire, avec 4,8% des échanges intra-africains, se distingue également grâce à ses exportations de pétrole raffiné et de produits manufacturés. D’autres pays, comme l’Égypte, le Zimbabwe et le Ghana, qui a atteint 4,8 milliards de dollars d’exportations intra-africaines, complètent le peloton de tête.
Cependant, certains chiffres circulant, comme ceux plaçant le Mali ou la Namibie parmi les dix premiers, restent difficiles à confirmer. Les données disponibles suggèrent que des pays comme la République démocratique du Congo (RDC) ou l’Angola, riches en ressources, sont plus probables dans ce classement, bien que leurs montants exacts manquent de précision.
Les défis persistants
Malgré cette embellie, des obstacles subsistent. Les disparités régionales sont marquées : l’Afrique australe domine avec 41,4% des échanges intra-africains, suivie par l’Afrique de l’Ouest (25,7%) et l’Afrique de l’Est (14,1%). L’Afrique centrale, avec seulement 6,6%, reste à la traîne. Les infrastructures inadéquates, les instabilités politiques et le manque de financement du commerce freinent le potentiel. Afreximbank, qui a déboursé 17,5 milliards de dollars en financement du commerce en 2024, prévoit de doubler ce montant d’ici 2026 pour combler cet écart.
Le changement climatique pose également un défi. Le Rapport 2024 d’Afreximbank note que l’urbanisation et l’industrialisation liées à la ZLECAf pourraient augmenter les émissions de carbone, bien que des échanges intra-africains réduisent les distances d’expédition, limitant ainsi l’impact environnemental.
Perspectives d’avenir
L’avenir du commerce intra-africain est prometteur. La ZLECAf pourrait accroître les échanges de 35% d’ici 2045, selon la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique. Pour y parvenir, l’Afrique doit investir dans l’industrialisation et diversifier ses exportations. « Le continent doit se détourner des exportations de matières premières pour renforcer son intégration dans les chaînes de valeur mondiales », insiste Yemi Kale.
En 2025, des événements comme l’Intra-African Trade Fair à Alger offriront de nouvelles opportunités pour connecter entreprises et gouvernements. L’Afrique, avec ses 1,4 milliard d’habitants et un PIB combiné en croissance, a les cartes en main pour devenir un acteur économique majeur.
Une dynamique à consolider
Le bond de 12,4% du commerce intra-africain en 2024 est un signal fort. Il montre que l’Afrique peut surmonter les chocs mondiaux grâce à une intégration régionale renforcée. L’Afrique du Sud et le Nigeria mènent la voie, mais le succès dépendra de la capacité du continent à lever les barrières structurelles et à investir dans des secteurs à forte valeur ajoutée. Comme le souligne Benedict Oramah, président d’Afreximbank, « ce rapport offre une feuille de route convaincante pour repositionner l’Afrique dans une économie mondiale volatile ». Une chose est sûre : l’Afrique est en marche, et son commerce intra-continental est le moteur de cette transformation.
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