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  • 16/07/2025

Le Zimbabwe muscle sa monnaie : les réserves d’or et de devises en forte hausse

La Banque centrale du Zimbabwe a doublé ses réserves d’or en l’espace de deux mois, et renforcé son stock de devises étrangères, dans une tentative déterminée de stabiliser la nouvelle monnaie nationale, le ZiG. Une avancée saluée comme une étape majeure dans la reconstruction de la crédibilité économique du pays.

 

Des réserves d’or doublées

 

Selon la Banque de réserve du Zimbabwe (RBZ), les réserves d’or adossées au ZiG sont passées de 1,5 tonne en avril à 3,4 tonnes en juin 2025, soit plus du double en seulement un trimestre. Dans le même temps, les réserves de change sont passées de 630 millions à 731 millions de dollars US, renforçant significativement la position extérieure du pays.

 

Cette progression marque une volonté de garantir la valeur du ZiG par des actifs réels, dans un contexte où la confiance du public a été fortement érodée par des décennies d’instabilité monétaire.

 

Une couverture totale du ZiG

 

La Banque centrale affirme que ces réserves – or compris – couvrent intégralement l’ensemble des dépôts en ZiG présents dans le système bancaire au 30 juin 2025. En d’autres termes, chaque ZiG en circulation est désormais adossé à une contrepartie en devises étrangères ou en or.

 

Un tel mécanisme renforce la résilience du ZiG face aux chocs économiques : en cas de pression sur la monnaie, la RBZ a désormais la capacité d’intervenir rapidement grâce à ses réserves.

 

« Lorsqu'une monnaie est entièrement garantie, cela signifie qu'elle n'est pas facilement vulnérable aux chocs déstabilisants », souligne la banque dans son rapport.

 

Une stratégie adoptée ailleurs en Afrique

 

La RBZ n’est pas la seule à suivre cette stratégie. Plusieurs banques centrales du continent africain adoptent désormais une approche hybride : leurs réserves sont constituées à la fois de liquidités en devises étrangères et d’or physique. Cette combinaison permet de mieux faire face aux incertitudes économiques et géopolitiques.

 

L’objectif commun reste la stabilité monétaire et la couverture des importations. Dans la région SADC (Communauté de développement d’Afrique australe), le seuil recommandé est de disposer de réserves couvrant 3 à 6 mois d’importations. Le Zimbabwe semble vouloir s’inscrire dans cette norme.

 

Une bonne nouvelle pour les citoyens

 

Pour les Zimbabwéens, longtemps confrontés à une érosion rapide de leur pouvoir d’achat, cette annonce est porteuse d’espoir. Elle signifie que le ZiG est mieux protégé contre les dévaluations brutales, et que son pouvoir d’achat est susceptible d’être plus stable dans le temps.

 

« Les consommateurs et les entreprises devraient être assurés de la préservation durable de la valeur et de la stabilité du ZiG », estime la RBZ.

 

Reste à savoir si cette confiance pourra se consolider dans la durée. La stabilité monétaire ne repose pas uniquement sur les réserves, mais aussi sur la discipline budgétaire, la transparence des institutions et la gestion de la dette publique.

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