À quelques kilomètres de l’embarcadère des camions-citernes, à Bamako, on patiente. Des files de motos s’égrènent devant les rares stations ouvertes, le temps s’étire, le carburant se raréfie. Le paysage ressemble peu à peu à un seuil d’alerte : plus exactement, il l’est. Car depuis début septembre 2025, la capitale du Mali et de nombreuses villes du pays sont confrontées à une crise énergétique qui prend une dimension économique et stratégique.
1. Le déclencheur : l’arme silencieuse du blocage
C’est le Jama'at Nusrat al‑Islam wal‑Muslimin
(JNIM) — affilié à Al‑Qaïda — qui a enclenché la bascule. En début septembre,
le groupe a annoncé une mise à l’arrêt des importations de carburant vers le
Mali — essence et diesel confondus — en provenance de pays voisins comme le
Sénégal, la Côte d’Ivoire ou la Guinée.
Quelques jours plus tard, au moins 40 citernes ont été détruites lors d’une
attaque sur un convoi militaire-escorte dans la région de Kayes.
Le message est devenu clair : attaquer la logistique énergétique d’un pays peut
s’apparenter à un levier de pression sur son économie.
2. La vulnérabilité structurelle : un pays à cœur
importateur
Le Mali importe plus de 95% de ses produits
pétroliers, ce qui expose l’économie à tout bris de chaîne d’approvisionnement.
Le pays ne dispose pas de raffinerie suffisante ni de multiples corridors
d’importation sécurisés. Résultat : un réseau dépendant, vulnérable à la
moindre interruption logistique — et l’interruption est bien là.
Les convois de carburant, qu'ils soient destinés
à l’usage domestique ou à l’industrie minière, sont désormais soumis à
escortes, retards, voire blocages. Exemple : l’armée malienne a retenu environ 70
camions-citerne destinés à la mine de Sadiola au début octobre.
Quand l’oxygène énergétique se fait rare, tout l’écosystème transversal en
ressent les effets.
3. Les signes visibles de la crise – octobre 2025
Dès début octobre, le phénomène devient tangible
:
L’économie réelle commence à souffler fort :
transport, logistique, petites industries, commerces. Le coût du déplacement
grimpe, les coûts de production augmentent, les chaînes logistiques
s’enraillent.
4. Les effets économiques et sociaux
Parce que la crise n’est pas que technique : elle
est profondément économique.
En filigrane, l’on voit la vulnérabilité d’un
modèle économique encore trop dépendant, trop peu résilient.
1.
Lecture – ce que cette crise
dit du Mali et de l’Afrique de l’Ouest
5. L’enjeu pour l’agriculture, l’entrepreneuriat
et le développement
Pour nous, qui suivons le financement, le
développement, l’entrepreneuriat en Afrique : c’est un moment charnière.
6. Et maintenant ? Les pistes à suivre
À court terme : sécuriser les corridors
d’importation, mettre en place des stocks tampons, multiplier les voies
d’acheminement.
À moyen terme : diversifier les sources d’énergie
; envisager davantage de solaire, biocarburants, ou solutions hybrides dans les
zones rurales.
À long terme : repenser le modèle énergétique
pour qu’il soit moins importateur‐vulnérable, plus résilient, plus régional.
Tout cela est aussi un appel à l’intégration régionale, à la coopération
logistique entre États, et à des politiques publiques capables d’anticiper les
ruptures.
En somme, la crise du carburant au Mali n’est pas un choc
isolé. C’est un symptôme : celui d’un modèle économique peu résilient, d’une
logistique fragile, d’une souveraineté énergétique floue. Pour les
entrepreneurs, les agriculteurs, les financiers, c’est un signal fort :
l’énergie ne se négocie pas seulement à la pompe, elle se négocie dans les
choix structurels.
Le silence des moteurs à Bamako n’est donc pas seulement le bruit d’un arrêt.
Il est le signal d’alarme d’un système qui doit muter — et vite.
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