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  • 26/09/2025

République du Congo : Croissance modeste mais enjeux majeurs pour le niveau de vie

En 2024, l’économie de la République du Congo a progressé de 2,6% en termes de PIB réel, marquant une hausse du revenu par habitant pour la première fois depuis 2016. Malgré cette amélioration, la Banque mondiale souligne que la pauvreté reste élevée et que ces gains économiques n’ont pas encore profité à l’ensemble de la population.

 

La dernière mise à jour économique de la Banque mondiale, intitulée « Renforcer la gestion du capital produit, humain et naturel pour améliorer le niveau de vie », insiste sur la nécessité d’une gestion stratégique de la dette et de la trésorerie. L’objectif : renforcer la viabilité budgétaire tout en protégeant les actifs essentiels du pays et en libérant son potentiel de croissance.

 

Le rapport note que la République du Congo a intensifié la mobilisation des recettes non pétrolières et engagé des réformes importantes sur la dette publique. Néanmoins, la pression sur les liquidités demeure forte, ce qui rend indispensable une gestion prudente des finances publiques et une rationalisation des dépenses.

 

Sur le plan économique, les chaînes de valeur agricoles se sont consolidées grâce aux politiques de contenu local. Les exportations manufacturières ont également été soutenues par la demande régionale. Mais la contraction de la production pétrolière rappelle la vulnérabilité d’une économie encore très dépendante des hydrocarbures. La diversification économique progresse, mais elle reste limitée pour absorber la main-d’œuvre disponible.

 

À moyen terme, la croissance devrait atteindre 2,8% en 2025, suivie d’une reprise progressive en 2026 et 2027. La Banque mondiale avertit que la baisse des prix du pétrole et le durcissement des conditions financières testeront la résilience budgétaire et extérieure du pays.

 

Le rapport met en avant le capital naturel et humain du Congo. Les forêts, qui couvrent plus de 69% du territoire et stockent près de 16 milliards de tonnes de carbone, offrent des services écosystémiques essentiels. « Pour un pays fortement tributaire des forêts comme la République du Congo, un mécanisme de financement mondial efficace est essentiel pour transformer les services de séquestration du carbone en bénéfices tangibles », explique Cheick Fantamady Kanté, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la région.

 

Enfin, la Banque mondiale recommande de renforcer l’éducation et la santé, améliorer la gouvernance forestière et encourager la transformation locale des ressources naturelles. Ces mesures visent à créer des emplois, mobiliser le financement climatique et favoriser un développement durable. L’institution appelle également à un soutien international accru pour bâtir une croissance résiliente, inclusive et respectueuse de l’environnement, bénéfique pour tous les citoyens congolais.