Les investisseurs ont sanctionné la nouvelle dégradation de la note du Sénégal par Moody’s. L’agence américaine a abaissé vendredi dernier la note souveraine du pays à Caa1, avec perspective négative, en raison d’un risque accru de liquidité. Résultat immédiat : les obligations internationales du Sénégal ont chuté dès ce lundi matin.
Selon les données de Tradeweb citées par Reuters,
l’emprunt en euros du Sénégal arrivant à échéance en 2037 a perdu près d’un
centime, tombant à 64,4 centimes d’euro. En langage de marché, cela signifie
que 100 € de dette sénégalaise s’échangent désormais autour de 64 €, un signe
clair que les investisseurs anticipent un risque de non-remboursement ou de
restructuration plus élevé.
Une confiance ébranlée
Moody’s justifie sa décision par les difficultés
de trésorerie et les besoins de financement élevés du pays. L’agence note
qu’elle prévoit encore un soutien du Fonds monétaire international (FMI), mais
reconnaît que sa confiance dans ce scénario s’est affaiblie.
« Bien que notre scénario de base anticipe un
appui du FMI sans restructuration, notre confiance dans cette issue s’est
réduite », a déclaré Moody’s dans sa note officielle.
Cette phrase a suffi à refroidir les marchés. En
finance, la confiance est un capital aussi fragile que précieux : quand une
agence de notation exprime un doute, les investisseurs réévaluent
instantanément le prix du risque.
Le poids de la dette
Selon les dernières estimations, la dette
publique sénégalaise avoisinerait 119% du PIB en 2024. Ce niveau, combiné à des
recettes budgétaires limitées et à des taux d’intérêt en hausse, crée une
pression durable sur les finances publiques.
Les analystes redoutent un effet boule de neige :
plus les taux augmentent, plus la dette coûte cher à rembourser, et plus la
crédibilité financière du pays s’érode. Ce cercle vicieux complique aussi les
discussions avec les partenaires techniques et financiers.
Ce que cela signifie concrètement
Une baisse du prix des obligations se traduit par
un rendement plus élevé exigé par les investisseurs. Autrement dit, si le
Sénégal souhaite emprunter à nouveau sur les marchés, il devra payer plus cher
pour attirer les prêteurs.
À court terme, cela augmente le coût du financement de l’État et pourrait
contraindre le gouvernement à réduire ses dépenses ou différer certains projets
publics.
C’est ce qu’on appelle la « prime du risque » :
une forme de méfiance tarifée. Plus le marché doute, plus il fait payer cher sa
confiance.
Les marges de manœuvre
Le gouvernement sénégalais assure que la
situation reste sous contrôle et mise sur la poursuite du programme avec le FMI
pour restaurer la confiance. Mais la route est étroite.
Les marges budgétaires sont limitées, et les investisseurs étrangers suivent de
près la capacité du pays à honorer ses prochaines échéances sans recours à des
restructurations ou reports de paiement.
Pour redresser la situation, les économistes
recommandent :
Un signal pour toute l’Afrique de l’Ouest
Ce déclassement n’affecte pas que le Sénégal. Il
envoie un signal à toute la zone UEMOA, déjà confrontée à la flambée des coûts
d’emprunt.
Il rappelle aussi que la crédibilité financière d’un État africain se joue
désormais sur les marchés mondiaux — là où la confiance se gagne difficilement
et se perd en quelques heures.
En résumé, la dégradation de Moody’s n’est pas
une simple formalité administrative.
C’est un test de crédibilité financière.
Et pour le Sénégal, l’enjeu est désormais de rassurer rapidement les marchés
avant que la « prime du doute » ne se transforme en prime de risque durable.
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