Côte d’Ivoire: La MUGEFCI réagit face au décret stipulant son Arrimage à la CMU.

0
1578
mugefci AG.credit photo: minutes eco

Devant l’annonce du  gouvernement concernant le décret instituant un régime obligatoire complémentaire au régime général de base de la Couverture Maladie Universelle (CMU) , la Mugefci réagit.
Pour la Mugefci, cette initiative est certes  salutaire mais « les dispositions sont en conflits flagrant avec la réglementation communautaire  de l’Uemoa” . Ce règlement  stipule ,  en effet que la mutuelle jouit du principe d’indépendance et d’autonomie vis-à-vis des pouvoirs publics. 
« Un pas vient d’être posé dans le sens de l’arrimage Mugefci/CMU, mais il n’a pas été bien posé. Le fait que le décret institue un régime complémentaire obligatoire est une bonne chose. Mais l’Etat ne peut enlever à la Mugefci, à travers ce décret, ce qui fonde la définition de son existence : la définition de ses cotisations et la nature de ses prestations », a indiqué Mesmin Comoé, président du conseil d’administration de la MUGEFCI.
Pour lui, maintenir  le taux de cotisation à 3%  ne contribuerai pas à la pérennisation de la mutuelle qui existe déjà depuis 1973.
A cet effet, l’AG a mandaté le conseil d’administration pour des discussions avec le gouvernement en vue d’obtenir la modification de ce décret avant toute application. elle a aussi par ailleurs décidé de porter de 3% à 4,5% la cotisation au régime de base qui doit prendre effet à compter de la mise en œuvre effective des précomptes des cotisations au titre de la CMU. Ce rajustement du taux de cotisation de 1,5% portera la cotisation de 500 à 3000 Fcfa maximum par mois .  
D’après des études actuarielles, pour » assurer la viabilité de la mutuelle jusqu’en 2022, il faudra nécessairement passer à 4,5% le taux de la cotisation mensuelle » a souligné Mesmin Comoé.  Pour  la Mugefci, l’augmentation du taux de cotisation, après plusieurs analyses, apparaît comme la meilleure alternative pour garantir une prise en charge complète et de qualité de l’adhérent ainsi que sa famille.
Ces études actuarielles  affirment également que  maintenir le taux de cotisation à 3% ne permettra pas à la Mugefci d’exister une fois la cmu effective, vu les nouvelles dispositions
« Nous allons verser 850 millions Fcfa comme cotisations à la CMU sur 1,3 milliard Fcfa que nous relevons. C’est donc le reste, à peu près 400 millions Fcfa, que nous devons utiliser pour faire une complémentaire à la CMU », explique le PCA. Ce montant ne pourrait suffire pour couvrir « une complémentaire santé même du plus petit niveau” a t’il ajouté.
Le PCA appelle , ceci étant,  l’Etat à verser à la Mugefci un reliquat de 4 milliards Fcfa de cotisations précomptés aux adhérents. Sinon à verser sa part patronale, du moins à apporter une subvention d’équilibre.
Pour rappel,  le gouvernement ivoirien a adopté le 22 Mars dernier un décret instituant un régime obligatoire complémentaire au régime général de base de la Couverture Maladie Universelle (CMU). Ce nouveau mécanisme ne modifiera pas le niveau de cotisation actuellement payé par les fonctionnaires. Par contre, cette cotisation sera désormais divisée en deux parties. La première partie pour la CMU et la deuxième partie pour le régime complémentaire obligatoire géré par la MUGEF-CI.
Meliane Nomel avec minutes eco
 
 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici