À travers la projection de son premier court-métrage Mon Innocence, la jeune structure Agnifié Prod a lancé un signal fort : celui d’un cinéma engagé, enraciné dans la réalité sociale ivoirienne, et résolument tourné vers l’action. Retour sur un événement poignant et porteur d’espoir.
« Ces enfants, on finit par ne plus les voir. »
C’est par cette phrase que Françoise Kouadio, scénariste et productrice du
film, a ouvert son allocution devant un public silencieux et ému, réuni à la
salle Pathé Cap Sud ce samedi 2 août. Il ne s’agissait pas d’une simple
projection. Mon Innocence est une œuvre brute, un cri du cœur, un miroir tendu
à une société parfois indifférente face aux drames du quotidien.
Un film, un message : protéger l’innocence volée
En moins de trente minutes, le court-métrage
déroule avec pudeur et réalisme le quotidien d’un enfant livré à lui-même :
violence sexuelle, enlèvement, absence d’éducation. La rue devient son unique
refuge, son école, son piège. Sans misérabilisme, le film interroge notre
regard collectif. Il dénonce l’oubli, l’inaction, et la banalisation de
l’inacceptable.
Pour Françoise Kouadio, l’histoire n’est pas
fictive. Elle est inspirée de situations vécues dans le cadre de ses missions
dans l’humanitaire. « Il y a eu des moments où j’ai pleuré. Des cas très durs à
vivre. Pour une personne sensible comme moi, l’humanitaire est parfois
insoutenable », confie-t-elle. Mon Innocence est donc né d’une urgence
intérieure, d’un trop-plein d’émotions transformé en engagement.
De l’écran à l’action : naissance d’Agnifié Prod
C’est justement pendant la réalisation de ce film
que germe l’idée de structurer cette action. Ainsi naît Agnifié Prod, une
association qui se donne pour mission de produire des films à fort impact
social et de mener des actions de sensibilisation dans les quartiers, les
écoles, les centres communautaires.
Pas de grandes promesses. Juste une volonté
affirmée de faire sa part, comme le colibri. « Je ne suis pas là pour vous dire
qu’Agnifié Prod va changer le monde. Non, je ne le peux pas. Mais j’aimerais
qu’à la sortie d’ici, chacun d’entre vous devienne un acteur de protection »,
a-t-elle lancé, émue.
Un plaidoyer collectif porté par la salle
Le film a été précédé d’un panel riche,
réunissant des représentants d’ONG comme Save the Children et de l'association
des Jeunes de Côte d'Ivoire. Les interventions ont convergé vers une même
urgence : renforcer la protection des enfants, briser les tabous autour des
violences, dénoncer, mais aussi intégrer le cinéma comme outil stratégique de
sensibilisation.
Dans la salle, certains spectateurs témoignent.
D’autres posent des questions, s’interrogent sur les moyens d’agir. Le message
est passé : le cinéma engagé peut provoquer des déclics.
Un regard économique sur un cinéma à impact
Pour un journaliste économique, Mon Innocence
soulève aussi une problématique peu discutée : le financement du cinéma social
en Afrique. Peu soutenu par les institutions publiques, peu rentable dans les
circuits classiques, ce type de film repose souvent sur le bénévolat ou
l’autofinancement.
Agnifié Prod n’a pas encore bénéficié de
subvention publique. Son modèle repose sur la débrouillardise, les partenariats
ponctuels, et l’envie de faire malgré tout. Or, le potentiel économique du
cinéma à impact est réel : diffusion dans les écoles, partenariats avec ONG,
appui de fondations, contenu pour plateformes digitales éducatives… Ce marché
de niche peut devenir une filière porteuse, à condition d’un minimum de
structuration.
Et après ?
Interrogée sur la suite, Françoise Kouadio est
claire : Mon Innocence n’est qu’un début. « On va progressivement aborder
d'autres sujets sociaux forts, à travers des courts et des longs-métrages. Ce
film, ce n’est pas juste un projet artistique. C’est un cri du cœur. Mon cri.
Et j’aimerais qu’il devienne celui de tout le monde. »
Mon Innocence n’est pas un film de plus. C’est
une initiative qui montre que le cinéma ivoirien peut être utile, courageux, et
profondément ancré dans les réalités sociales. C’est aussi une alerte à
destination des pouvoirs publics : le cinéma est un levier de transformation. À
condition de lui en donner les moyens.
BankAssur Afrik+ continuera de suivre l’évolution
d’Agnifié Prod et de relayer toutes les initiatives qui, comme celle-ci,
allient créativité, engagement et changement social durable.
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